Certains agonistes comme la noradrénaline et l’adrénaline stimulent à la fois les récepteurs a et ß.
Noradrénaline
La noradrénaline ou norépinéphrine stimule les récepteurs a1, a2 et ß1.
Effets cardiovasculaires
La noradrénaline possède des effets vasculaires de type a1 (vasoconstriction artérielle et veineuse) et des effets cardiaques de type ß1 (action inotrope, chronotrope, dromotrope et bathmotrope positives), responsables de l’hypertension artérielle, mais elle n’a pas d’effet ß2 vasculaire.
Administrée en perfusion, la noradrénaline donne une élévation de la pression artérielle systolique et diastolique proportionnelle à la dose. Elle donne parallèlement une diminution du débit sanguin dans la plupart des organes : rein, foie, cerveau…
Autres effets
La noradrénaline possède des effets non cardiovasculaires qui ne sont pas utilisables en thérapeutique en raison de son action hypertensive précédemment décrite :
- Action inhibitrice de l’intestin : diminution du tonus, suppression des contractions péristaltiques.
- Action mydriatique sur l’œil.
- Action utérotonique (a1) : contraction.
- Effets métaboliques moindres que ceux de l’adrénaline et de l’isoprénaline :
Utilisation
La noradrénaline est utilisée en perfusion intraveineuse dans le traitement du collapsus, des chutes tensionnelles sévères, secondaires à une vasodilatation périphérique avec volémie normale.
Son principal inconvénient est la vasoconstriction qui réduit l’irrigation des organes, mais elle peut être nécessaire pour s’opposer à une vasodilatation réfractaire. Elle provoque des nécroses en cas d’administration en dehors de la veine.
Les antagonistes des effets de la noradrénaline sont les a-bloquants pour la vasoconstriction et les ß-bloquants pour les effets cardiaques.
Adrénaline (ou épinéphrine)
L’adrénaline stimule les récepteurs a1, ß1, ß2.
Effets cardiovasculaires
A faible dose, l’injection intraveineuse d’adrénaline peut provoquer une hypotension, à dose élevée, une hypertension. En perfusion, elle provoque une élévation de la pression systolique et un abaissement de la pression diastolique. Ces variations de pression artérielle résultent de deux composantes :
- Effet cardiaque : l’adrénaline, par ses effets ß1 et ß2, accélère et renforce les contractions cardiaques et le débit cardiaque augmente. De plus, elle augmente l’excitabilité cardiaque et, en association avec certaines substances telles que les anesthésiques volatils, elle peut provoquer des troubles du rythme. Cette action cardiaque est réduite ou supprimée par les adrénolytiques ß.
- Effets vasculaires : l’adrénaline possède à la fois des effets a1 (vasoconstriction) et ß2 (vasodilatation). L’effet vasoconstricteur l’emporte sur l’effet vasodilatateur et les résistances périphériques s’élèvent. Après administration d’un adrénolytique a qui supprime la vasoconstriction, l’adrénaline provoque une chute de la pression artérielle (inversion d’effet), ce qui implique que l’effet cardiaque ß est quantitativement moins important que l’effet vasculaire ß. La noradrénaline, par contre, qui n’a pas d’effet vasculaire ß (vasodilatation), n’a pas d’action hypotensive après administration d’un adrénolytique a1.
Autres effets
L’adrénaline a une activité bronchodilatatrice, mydriatique et inhibitrice du péristaltisme du tube digestif.
Elle possède des effets métaboliques : élévation de la glycémie, de l’acide lactique, des acides gras libres et du glycérol.
Elle élève la température et augmente la consommation d’oxygène.
Utilisation
L’adrénaline est utilisée, sous forme injectable, par voie générale dans le traitement des chocs anaphylactiques et des arrêts cardiaques.
ADRÉNALINE AGUETTANT* Inj |
Elle est très souvent associée aux anesthésiques locaux pour réduire leur diffusion à partir de leur lieu d’injection ( Voir « Anesthésiques locaux ».).
Sous forme de collyre, elle a été utilisée comme antiglaucomateux car elle réduit le débit sanguin au niveau des corps ciliaires et réduit ainsi la production d’humeur aqueuse et augmente par ailleurs son élimination.
Sous forme d’aérosol, elle a été utilisée dans le traitement de la crise d’asthme et de l’œdème de la glotte.
La dipivéphrine, est un précurseur de l’épinéphrine (adrénaline) dont le groupe catéchol est estérifié par deux molécules d’acide pivalique, ce qui la rend plus lipophile et facilite sa diffusion. Administrée sous forme de collyre, elle est hydrolysée en acide pivalique et épinéphrine qui abaisse la pression intra-oculaire.
La régulation de la circulation de l’humeur aqueuse met en jeu des mécanismes complexes et encore mal élucidés si bien que certaines attitudes thérapeutiques fondées sur des résultats cliniques peuvent paraître en contradiction avec des données pharmacologiques simplifiées qui n’intègrent pas la complexité des mécanismes.