L’administration de lithium chez l’animal n’entraîne pas de modification du comportement, si ce n’est à doses très élevées où une sédation peut apparaître.
Chez l’homme sain, la prise de lithium n’entraîne pas de modification visible du comportement.
Chez le malade présentant un accès de psychose maniaco-dépressive, (maladie caractérisée par une alternance d’accès de dépression et d’accès d’excitation appelée manie – forme bipolaire – en dehors desquels le malade peut avoir un comportement normal) l’action curative du lithium, tant sur la phase maniaque que sur la phase dépressive, existe mais est moindre que celle des neuroleptiques ou celle des antidépresseurs classiques. Par contre, en prises régulières, à une posologie suffisante pour atteindre une concentration plasmatique située entre 0,5 et 0,8 mmol/L, il a une action préventive reconnue et entraîne une réduction ou une suppression des accès maniaques et dépressifs.
Le lithium a également un effet favorable dans le traitement des dépressions atypiques, surtout lorsqu’elles ont un caractère cyclique ou ne répondent pas aux antidépresseurs. Dans ce cas, il est souvent associé aux antidépresseurs dont il renforce l’effet.
Plusieurs études ont montré que le lithium renforçait l’effet antitumoral du TNF (Tumor necrosis factor) et l’effet de l’interleukine 1. Il augmente la sécrétion GM/CSF (Granulocyte – macrophage colony – stimulating factor) ce qui explique l’hyperleucocytose observée chez la plupart des malades traités. Ces constatations laissent entrevoir de nouvelles indications thérapeutiques au lithium.
Compte tenu de l’efficacité indiscutable du lithium dans la psychose maniaco-dépressive, de nombreuses études ont été effectuées, tant chez l’homme que chez l’animal, pour mettre en évidence son mécanisme d’action.
Les recherches concernant des modifications du métabolisme des amines biogènes n’ont pas donné de résultats démonstratifs. Une modification de l’activité des protéines G et des modifications de l’activité de la calcium ATPase ont été suggérées. Une explication possible serait l’inhibition par le lithium d’enzymes impliquées dans le métabolisme des inositides, en particulier l’inositol-monophosphatase, responsable de l’hydrolyse des inositolphosphates en inositol nécessaire à la régénération des phospho-inositols. Si l’activité du lithium repose sur l’inhibition de l’inositolmonophosphatase, les inhibiteurs de cette enzyme devraient eux aussi être efficaces, ce qui ouvrirait la perspective de la découverte de nouveaux médicaments, peut-être plus efficaces et mieux tolérés que le lithium.
Des travaux récents suggèrent que le lithium a un effet neuroprotecteur en augmentant la biosynthèse de bcl2, protéine qui inhibe l’apoptose et en inhibant une enzyme, la glycogène synthase kinase-3 qui module l’activité de plusieurs facteurs transcriptionnels.