Ce sont des dérivés de synthèse dont les propriétés pharmacologiques sont très proches de celles de la morphine.
Mépéridine et autres dérivés de la phénylpipéridine
La mépéridine, appelée aussi péthidine, a les effets suivants :
Le fentanyl, l’alfentanil, le sufentanil et le rémifentanil sont, comme la mépéridine, des dérivés de la phénylpipéridine et sont des analgésiques extrêmement puissants.
Utilisés en anesthésie par voie injectable, systémique ou, pour certains d’entre eux, péridurale, leur action est immédiate, en quelques minutes, et de courte durée, environ 30 minutes. Ils ont, de plus, des effets cholinomimétiques, comme la bradycardie ou un abaissement de la pression artérielle, que l’on prévient par l’administration préalable d’atropine. La naloxone (voir plus loin) antagonise leurs effets.
Une présentation de fentanyl à libération prolongée sous forme de dispositifs transdermiques à renouveler toutes les 72 heures, permet de l’utiliser dans le traitement des douleurs chroniques, notamment celles des cancéreux. Ces dispositifs sont conçus pour libérer dans les conditions habituelles d’application une quantité déterminée de fentanyl par heure : soit 25, 50, 75 ou 100 mg.
Le fentanyl est également présenté sous forme de comprimés avec applicateur buccal et est destiné au traitement des accès de douleurs paroxystiques survenant chez des cancéreux ayant déjà un traitement morphinique de fond.
Fentanyl |
ACTIQ*, Cp avec applicateur buccal, 200,400, 600, 800, 1200, 1600 µg |
Il existe aussi un dispositif transdermique iontophorétique de fentanyl, appelé IONSYS*, réservé à usage hospitalier.
Fentanyl |
IONSYS*, dispositif transdermique iontophorétique |
L’administration transdermique ou orale ne dispense pas des précautions d’emploi ni du risque de dépression respiratoire. Même administré par voie transdermique, le fentanyl donne une constipation qui serait, cependant, peut-être moindre que celle que donne le traitement équivalent par la morphine. Le fentanyl peut, par ailleurs, être à l’origine de diverses manifestations neuropsychiatriques.
Dextromoramide, méthadone et propoxyphène
Le dextromoramide, la méthadone et le propoxyphène sont des dérivés de la diphénylpropylamine.
Dextromoramide
Le dextromoramide est un analgésique qui possède des propriétés semblables à celles de la morphine sur laquelle il n’a aucun avantage particulier. Aux effets indésirables de type morphinique, s’ajouterait la possibilité d’états d’indifférence ou d’excitation avec délire ainsi que d’hypertension intracrânienne.
Méthadone
La méthadone n’est pas utilisée en France comme analgésique mais uniquement comme substitut de la morphine chez les malades dépendants. Sa prescription et sa délivrance aux toxicomanes s’effectuent selon une procédure particulière mise en place dans un centre dit « Méthadone ».
Les effets de la méthadone sont semblables à ceux de la morphine, mais elle possède des caractéristiques pharmacocinétiques différentes :
- une très bonne efficacité par voie buccale, en raison d’une bonne biodisponibilité,
- une très longue durée d’action en raison de sa demi-vie plasmatique de 35 heures, de phénomènes de redistribution tissulaire et de métabolisation en produits actifs.
Cette longue durée d’action, avec des effets s’atténuant progressivement, diminue l’intensité du syndrome de sevrage qui existe cependant. Plusieurs interactions médicamenteuses avec la méthadone ont été décrites ; ainsi la rifampicine, en accélérant le catabolisme de la méthadone (par induction enzymatique), favorise l’apparition du syndrome d’abstinence.
La méthadone peut provoquer un allongement de l’intervalle QT et des torsades de pointes.
Dextropropoxyphène
Le dextropropoxyphène est également un dérivé de la diphénylpropylamine. Son activité analgésique, par effet morphinique, se rapproche de celle de la codéine. Il n’est pas classé parmi les stupéfiants, mais dans la Liste I. Ses effets indésirables sont des gastralgies, des nausées, de la constipation, de la somnolence. En cas de surdosage, on peut observer des hallucinations, des confusions, des convulsions, des troubles de la conscience, ainsi qu’une dépression respiratoire. L’antagoniste du propoxyphène est la naloxone.
Ledextropropoxyphène est commercialisé associé au paracétamol.
Tramadol
Le tramadol est un analgésique morphinique, actif par voie buccale, dont l’efficacité se rapproche de celle de la codéine et du propoxyphène. Il est transformé dans l’organisme en un métabolite actif, l’O-desméthyltramadol. Il agit sur les récepteurs opioïdes de type m et inhibe la recapture de noradrénaline et de sérotonine. Ses effets indésirables les plus fréquents sont les vertiges mais, en cas de surdosage, des manifestations pouvant correspondre à une stimulation sympathique, tachycardie, hypertension, sont possibles.
pour un diabétique de type 2 LE TRAMADOL pose t_il de gros problèmes ?