Une revue de la littérature avec méta-analyse concernant l’influence du traitement par inhibiteurs de la neuraminidase, en pratique l’oseltamivir, Tamiflu*, sur la gravité de la grippe A(H1N1) en 2009-2010 chez des malades hospitalisés, a été publiée dans Journal of Infectious Diseases du 15 février 2013.
La conclusion du résumé de cet article est, je traduis : « Durant la pandémie de grippe A(H1N1) de 2009-2010, un début de traitement précoce par inhibiteurs de la neuraminidase a réduit la probabilité d’évolution de la maladie vers des formes graves comparativement à un traitement tardif ou à l’absence de traitement ».
Cette conclusion ne correspond pas aux résultats donnés dans le texte qui sont discordants: le traitement par oseltamivir versus non traitement ne modifie pas la mortalité, la prise d’oseltamivir avant l’hospitalisation versus absence de prise ne modifie pas la mortalité, la prise précoce d’oseltamivir versus prise tardive réduit la mortalité, la prise d’oseltamivir augmente la gravité de la maladie et le risque de pneumonie. Aucun résultat brut n’est donné.
On éprouve un certain agacement à la lecture de la publication analysée, tant on sent un travail laborieux pour tenter de montrer l’intérêt de l’oseltamivir pris précocement. Sans y parvenir, car, au total, on est amené à considérer l’oseltamivir comme un médicament inefficace qui, par ailleurs, n’est pas sans inconvénient.
Voir ces articles : en 2012 Tamiflu* ou Tamiflou, Tamiflu*, des ombres et aussi extension de l’indication du Tamiflu* au nourrisson, FDA, est-ce justifié ? et aussi ce texte de 2009.
Contrairement aux autorités de santé, j’ai laissé accessibles les textes que j’ai écrits sur Pharmacorama les années précédentes, même s’ils sont quelque peu en contradiction avec les textes d’aujourd’hui.
Par ailleurs, à propos de grippe, j’ai eu l’impression que dans les communautés de personnes âgées, un certain nombre, bien que parfaitement vaccinées, avaient eu la grippe. J’aurais aimé savoir si quelque étude ou thèse récente avait été faite en France pour comparer la grippe chez les personnes âgées vaccinées et non vaccinées, s’il en reste.