La glycosurie, à l’origine le principal témoin de l’existence d’un diabète, pourrait devenir un moyen de faire baisser la glycémie dans le diabète de type 2.
La glycosurie apparaît lorsque la glycémie dépasse 1,8 g par litre, c’est-à-dire lorsque les capacités de réabsorption du glucose par le tubule rénal sont dépassées. Le glucose, filtré par le glomérule se trouve dans le liquide tubulaire à partir duquel il est réabsorbé si bien que normalement on ne trouve pas de glucose dans l’urine : le glucose apparaît lorsque les capacités de réabsorption sont dépassées. La réabsorption du glucose est assurée par des cotransporteurs sodium-glucose, pour 90 % par le SGLT2, sodium glucose cotransporteur 2 de haute capacité, et les 10 % restants par le SGLT1, sodium glucose cotransporteur 1, de faible capacité mais de grande affinité. La capacité de réabsorption maximale ou de transport maximal (Tm) se situe autour de 380 mg par minute.
Le glucose est la principale source d’énergie de l’organisme, lorsque sa concentration est trop basse (hypoglycémie) des troubles apparaissent et lorsqu’elle est trop élevée, hyperglycémie, des troubles apparaissent également car le glucose en excès est toxique. Nous avons vu les divers moyens de faire baisser la glycémie, voir aussi antidiabétiques .
Une nouvelle catégorie de médicaments est en cours d’essais, les gliflozines, inhibiteurs de la réabsorption tubulaire du glucose. Les gliflozines agissent en provoquant une glycosurie par inhibition de la réabsorption tubulaire (rénale) du glucose. La phlorizine, en anglais phlorizin, isolée de l’écorce de pommiers en 1835 et dont l’effet glycosurique est connu depuis 1886, inhibe la réabsorption tubulaire de glucose et aussi l’absorption intestinale de glucose, a été le précurseur des gliflozines actuellement testées en thérapeutique.
Les deux gliflozines dont les études en clinique humaine sont actuellement les plus avancées sont la dapagliflozine et la sergliflozine. Elles abaissent la glycémie en provoquant une glycosurie. Nous en reparlerons ultérieurement. Les effets indésirables des gliflozines sont le risque d’hypoglycémie, de troubles rénaux, d’une augmentation des infections urinaires secondaires à la glycosurie et enfin d’effets généraux divers liés à l’inhibition de transporteurs de glucose présents au niveau d’autres tissus que le rein.
Pour plus d’informations, voir cette mise au point.