L’autre jour au cours d’une conversation, quelqu’un, sachant que j’étais médecin, me confia qu’il avait un RGO (un reflux gastro-oesophagien) et qu’il avait bien compris ce dont il s’agissait, il était plombier de métier et donc habitué aux fuites. Par contre il n’avait pas saisi comment agissait le médicament qui lui avait été prescrit un prazole. Je lui dis que c’était très simple, le prazole était un IPP (inhibiteur de la pompe à protons) et que l’IPP n’empêchait pas la remontée liquide gastrique à contre-sens dans l’œsophage mais modifiait la nature du liquide gastrique en empêchant son acidification. Le plombier insinua qu’il était peut-être gênant d’empêcher l’acidification du liquide gastrique mais je lui répondis que là n’était pas la question. Je lui répétais mon explication pour qu’il comprenne bien. Au bout d’un moment le plombier dit, « Nous, quand il y a une fuite on cherche à la supprimer ». Puis il concéda « Vous êtes forts, vous les médecins ! Dire que je n’avais jamais pensé qu’il suffisait de dessécher l’eau pour qu’elle ne mouille plus! »
La morale de cette histoire n’est pas de mettre en cause l’usage des IPP dans le reflux gastro-oesophagien mais simplement de rappeler que cet usage, même s’il est efficace cliniquement n’est pas totalement satisfaisant sur le plan physiopathologique. Il serait utile de développer des médicaments bien tolérés agissant directement sur le reflux lui-même, sans modifier la sécrétion gastrique.
Pour en savoir plus, voir IPP.