La protéine C Réactive, appelée CRP, est un marqueur de l’inflammation présent dans le sang à faible concentration chez le sujet sain, à concentration un peu plus élevée chez les malades présentant un risque d’accidents cardiovasculaires et il faut dans ce cas la doser par une méthode dite ultrasensible (qui mesure des concentrations allant de 0,2 à 5mg par litre) et encore beaucoup plus élevée, bien au-delà de 5 mg par litre, chez les malades présentant une maladie infectieuse bactérienne, rhumatismale ou néoplasique chez qui elle est dosée par la méthode classique.
Lorsque l’on parle de CRP et d’accidents cardiovasculaires il s’agit donc de la CRP ultrasensible et non de la CRP classique.
Un article du NEJM du 16 décembre 2004, montre que l’élévation de la CRP au-delà de 3 mg par litre constitue un facteur de risque d’accidents cardiovasculaires.
Un autre article, paru dans le NEJM du 6 janvier 2005, montre que la diminution de la concentration de la CRP au dessous de 2 mg par litre sous l’influence d’un traitement par statine, pravastatine mais surtout atorvastatine à dose élevée, était corrélée à une diminution de la fréquence des infarctus du myocarde et des morts d’origine coronaire.
Un troisième article, paru lui aussi dans le NEJM du 6 janvier 2005, montre qu’un traitement par atorvastatine à dose élevée, réduit parallèlement la concentration plasmatique de CRP (et aussi de LDL cholestérol) et le développement de l’athérosclérose coronarienne mesurée par échographie intravasculaire.
La mesure de la CRP par une méthode ultrasensible a-t-elle un intérêt en pratique courante ? Il me semble que l’on pourrait proposer ceci : si le risque cardiovasculaire estimé apparaît très faible ou au contraire très net sans considérer la CRP , il n’est sans doute pas utile de demander un dosage de CRP. Par contre lorsqu’on hésite par exemple à mettre en route un traitement préventif médicamenteux destiné à durer des années, la connaissance du résultat de la CRP ultrasensible, s’il est bas ou véritablement élevé, peut aider à prendre une décision.
La décision de mise en route de ce type de traitement préventif se fera de plus en plus en concertation entre le médecin et le malade qui auront à leur disposition de plus en plus d’informations complexes et souvent contradictoires. Le résultat d’une analyse biologique explorant autre chose que les lipides peut aider à prendre une décision.