«C’est notre inquiétude, c’est notre impatience qui gâte tout et presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies.» – Béralde dans Le malade imaginaire, Molière, 1673.
L’existence des effets indésirables des substances administrées aux malades pour tenter de les guérir était connue bien avant Molière. Ce qui est nouveau et remonte aux années 1970 est l’étude systématique de ces effets indésirables qui peuvent se définir comme toute altération de l’état du malade consécutive à l’administration d’un médicament. L’étude des effets indésirables et leur prévention sont l’objet de la pharmacovigilance.
Il ne faut pas dissocier les effets indésirables d’un médicament de ses effets bénéfiques. Un médicament efficace contre une maladie grave, cancer par exemple, est le bienvenu même au prix de quelques effets indésirables. Par contre, il est difficile d’accepter qu’un médicament d’efficacité douteuse ou destiné à traiter une maladie bénigne entraîne des effets secondaires importants ou fréquents.
La prescription d’un médicament doit donc mettre en balance ses effets bénéfiques espérés et ses effets indésirables possibles.
En règle générale, les symptômes et les signes d’un effet indésirable d’un médicament ressemblent à ceux que l’on observe au cours des maladies, ce qui fait qu’il est souvent difficile de les reconnaître.
De plus, les effets indésirables les plus communs, fatigue, somnolence, difficulté à se concentrer, céphalées, peuvent être retrouvés sur une période de quelques jours chez la plupart des individus bien portants, en absence de toute prise de médicaments ou de placebo, si on les interroge d’une manière systématique.