Barbituriques
Les barbituriques sont des agonistes des récepteurs allostériques du complexe GABAergique et favorisent l’ouverture du canal Cl– en sensibilisant le récepteur au GABA. Ils augmentent sa durée d’ouverture. A doses élevées, ils pourraient augmenter la durée d’ouverture des canaux Cl– même en absence de GABA.
Les barbituriques ont été très utilisés comme hypnotiques, en particulier ceux qui avaient une courte durée d’action tels que l’amobarbital, le sécobarbital et le butobarbital. Ils ne sont plus utilisés dans cette indication car leur effet hypnotique, indiscutable en début de traitement, disparaît au bout de quelques jours et, à l’arrêt du traitement, il y a une aggravation de l’insomnie. Ils avaient, en outre, deux inconvénients : donner des intoxications graves lors des prises massives et être inducteurs enzymatiques.
Le phénobarbital est toujours très utilisé comme antiépileptique, particulièrement dans les épilepsies généralisées (grand mal) et accessoirement dans les épilepsies focalisées (partielles). On peut également l’utiliser sous forme injectable dans le traitement des états de mal. Lors des traitements prolongés, contrairement à l’effet hypnotique qui disparaît, l’effet antiépileptique se maintient.
La demi-vie du phénobarbital est de l’ordre de 80 heures et les concentrations plasmatiques efficaces sont situées entre 15 et 25 mg/L. La concentration plasmatique d’équilibre, ou plateau, est atteinte en deux ou trois semaines de traitement.
Le phénobarbital a deux inconvénients principaux :
- C’est un inducteur enzymatique, mais chez l’épileptique cette induction est permanente et donc plus facilement contrôlable.
- Il diminue les capacités d’attention, particulièrement chez l’enfant, surtout lorsque les concentrations plasmatiques sont trop élevées.
La primidone est un médicament qui dans l’organisme est métabolisé en deux métabolites actifs, la phényléthylmalonamide et le phénobarbital. Il est utilisé comme antiépileptique et dans le traitement des tremblements essentiels. Sa commercialisation sous le nom de MYSOLINE* a été arrêtée puis reprise.
Deux barbituriques, le thiopental et le méthohexital ont un effet immédiat et de courte durée, qui s’explique par leur liposolubilité, responsable de leur pénétration rapide dans le cerveau, suivie d’un phénomène de redistribution. Ils sont utilisés comme anesthésiques généraux.
Etomidate
L’étomidate est un gabamimétique allostérique, favorisant l’effet du GABA en se fixant sur des récepteurs différents de ceux des benzodiazépines. Il inhibe, de plus, la recapture du GABA.
L’étomidate est un hypnotique à effet rapide et de courte durée. Il est utilisé par voie intraveineuse comme inducteur de l’anesthésie générale, comme potentialisateur d’agents anesthésiques volatils et, à doses plus élevées, en perfusion, comme agent hypnotique pour des anesthésies de moyenne durée. Il peut provoquer des myoclonies parfois violentes, prévenues par l’administration d’une benzodiazépine ou d’un curarisant.
Bromure
L’effet sédatif du bromure Br– peut s’expliquer par son entrée dans la cellule à travers le canal GABA-A lorsque sa concentration extracellulaire augmente, par exemple en cas de prescription de bromogalactogluconate de calcium. La prise prolongée de bromogalactogluconate de calcium – médicament souvent utilisé en automédication – peut entraîner une intoxication se traduisant par des troubles neuropsychiatriques divers et parfois des éruptions cutanées. Cette intoxication souvent méconnue est mise en évidence par le dosage du bromure dans le plasma.
Le bromogalactogluconate de calcium a été commercialisé pendant de très nombreuses années sous le nom de Calcibronat*, présentations injectable, sirop et comprimés effervescents. Seule la forme comprimés effervescents est encore dans le commerce.