Initialement, le médicament était un mélange complexe, d’origine animale ou végétale, mal défini et contenant un très grand nombre de substances. Plus tard le médicament a été une substance purifiée par extraction soit d’origine végétale, comme la digitaline, soit d’origine animale, comme l’insuline.
Aujourd’hui, dans la quasi-totalité des cas, le médicament est une molécule bien définie obtenue par synthèse selon les procédés habituels de la chimie, ou par génie génétique, lequel est particulièrement adapté aux molécules polypeptidiques. Ces polypeptides sont obtenus à partir de micro-organismes et peut-être bientôt à partir de plantes chez qui on aura introduit les gènes correspondants.
Les chimistes ont synthétisé une quantité innombrable de molécules dont l’activité pharmacologique a été recherchée systématiquement – cette méthode s’appelle le screening – ou parfois trouvée fortuitement. Lorsqu’une molécule active, comme la chlorpromazine, a été identifiée, les chimistes ont « copié » cette molécule en modifiant sa structure pour tenter de trouver d’autres molécules plus actives ou mieux tolérées. En général, ces copies donnent des résultats intéressants mais peu innovants.
Actuellement, la synthèse orientée en fonction du but à atteindre est possible en raison d’une meilleure connaissance des mécanismes d’actions au niveau moléculaire.
Les caractéristiques physico-chimiques de la molécule doivent être parfaitement définies : formule chimique développée précisant, si nécessaire, l’existence d’une isomérie, solubilité dans l’eau ou d’autres solvants, constantes de dissociation, stabilité qui permettra de prévoir la durée de conservation ou la nécessité d’éviter la chaleur (conservation au réfrigérateur par exemple) ou la lumière. La connaissance des spectres d’absorption de lumière et de masse de la molécule peut être utile pour son identification et son dosage.
La molécule, appelée principe actif, peut être commercialisée sous diverses formes, le plus souvent incorporée à un excipient solide (comprimés, gélules) ou à un excipient liquide (ampoules injectables ou buvables). Un comprimé, par exemple, peut contenir 1 mg de principe actif et 300 mg d’excipient. L’introduction d’un principe actif dans une préparation bien adaptée au traitement constitue la galénique.
Le mode d’obtention du principe actif, surtout s’il s’agit d’un extrait tissulaire, doit être pris en compte, comme le rappellent les exemples du sang contaminé et de l’hormone de croissance. La nature des excipients est également à considérer.