L’anhydrase carbonique est une métalloprotéine à zinc activant l’hydratation du CO2 en acide carbonique selon la réaction :
CO2+ H2 ¾® CO3H2 <=> CO3H– + H+
Il existe sept isoenzymes de l’anhydrase carbonique, le plus connu étant de type II. L’anhydrase carbonique est présente au niveau du tubule rénal, du corps ciliaire, des plexus choroïdes, du système nerveux central, du tube digestif.
Les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique ont un effet diurétique lorsque l’inhibition atteint 99% de l’activité de l’enzyme, ce qui diminue la concentration des ions CO3H– et H+.
Cette inhibition conduit à l’élimination urinaire de bicarbonate et de potassium éliminé à la place des protons (et l’urine devient très alcaline). L’élimination urinaire de chlorure diminue au détriment de l’élimination de bicarbonate. L’élimination urinaire du sodium augmente modérément. L’alcalinisation des urines s’accompagne d’une acidification du plasma par perte de bicarbonate.
Parmi les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique qui ont été commercialisés comme diurétiques, l’acétazolamide est le seul encore utilisé en thérapeutique non comme diurétique, mais dans des indications particulières :
- glaucome chronique, car il diminue la sécrétion de l’humeur aqueuse
- mal des montagnes, car il diminue la formation de liquide céphalorachidien au niveau des plexus choroïdes et améliore la ventilation pulmonaire par abaissement du pH plasmatique et par augmentation de la sensibilité des chémorécepteurs à l’hypoxie
- certaines épilepsies rebelles, peut-être par conservation des ions Cl–
- certaines hypercapnies en favorisant l’acidification du plasma
- certaines paralysies périodiques.
La prescription d’acétazolamide comme diurétique était discontinue, elle est continue dans les indications actuelles.
L’acétazolamide entraîne divers effets indésirables : céphalées, vertiges, fatigue, paresthésies, somnolence et exceptionnellement leucopénie, agranulocytose, thrombopénie et hypokaliémie.
Acétazolamide | DIAMOX* Cp 250mg, Inj |
Comme l’acétazolamide a un effet bénéfique dans le glaucome, d’autres inhibiteurs de l’anhydrase carbonique ont été introduits en thérapeutique, le dorzolamide et le brinzolamide. Ces derniers ne sont pas utilisés par voie générale mais uniquement sous forme de collyre. Dans le glaucome leur efficacité serait équivalente à celle des ß-bloqueurs qui agissent par un mécanisme différent.
Dorzolamide | TRUSOPT* Collyre |
Brinzolamide | AZOPT* Collyre |
Administré sous forme de collyre, le dorzolamide et le brinzolamide passent dans la circulation sanguine et peuvent être à l’origine d’effets indésirables généraux, céphalées, paresthésies.
Il existe un collyre associant dorsolamide et ß-bloquant.
Dorsolamide + timolol | COSOPT* Collyre |