De nombreux médicaments sont susceptibles de former des complexes avec des éléments présents dans l’organisme comme le cuivre ou le zinc et ne sont pas pour autant classés parmi les médicaments complexants.
Parmi les très nombreux médicaments ayants des propriétés chélatrices, on peut citer certains antiseptiques.
Les dérivés de l’isoquinoléine ont été très largement utilisés comme antiseptiques digestifs et urinaires. Certains d’entre eux, comme le clioquinol, ont été retirés du commerce pour avoir entraîné des neuropathies sensitivo-motrices avec névrite optique, syndrome appelé SMON (subacute myelo-optico-neuropathy). Le SMON a été observé au Japon dans les années 1970 ; sa physiopathologie n’a jamais été bien élucidée et on ne sait pas si les propriétés chélatrices du clioquinol ont contribué à sa toxicité.
En France, actuellement, sont commercialisés trois dérivés de l’isoquinoléine, la nitroxoline, le tiliquinol et le tilbroquinol.
La nitroxoline, comme son nom l’indique, comporte un substituant NO2. Elle est bien absorbée par le tube digestif, s’élimine par le rein et a été utilisée comme antibactérien urinaire, notamment dans le traitement des infections à colibacilles, sous le nom NIBIOL*.
Le tiliquinol et le tilbroquinol étaient utilisés pour leur effet antiseptique intestinal sur divers germes gram positif et gram négatif et sur les levures (Candida albicans). Cependant, compte tenu de leur toxicité hépatique possible, leur utilisation est actuellement restreinte au traitement de l’amibiase intestinale de l’adulte.
Par ailleurs les effets indésirables (SMON) observés avec les autres dérivés de l’isoquinoléine qui ne sont plus commercialisés, suggèrent de ne pas prolonger le traitement au delà de deux semaines avec les produits précédemment cités.
Médicaments échangeurs d’ions, remarque
Un certain nombre de médicaments agissent comme échangeurs d’ions et sont parfois classés parmi les chélateurs. Le terme échangeurs d’ions, anions ou cations, semble plus approprié pour les désigner.
Echangeurs de cations :
- Potassium, traitement de l’hyperkaliémie
Polystyrène sulfonate de sodium
KAYEXALATE* Susp orale et rectale
Voir : Hyperkaliémie.
- Phosphate, traitement de l’hyperphosphatémie
Sévélamer
RENAGEL* Cp
Voir : Phosphate
- Acides biliaires, hypocholestérolémiant
Colestyramine
QUESTRAN*, poudre orale, sachets
Voir : Hypolipémiants.
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