Le ziconotide est un peptide qui inhibe les canaux calciques de type N présents sur les neurones. Injecté par voie intrarachidienne, il a un effet analgésique et a comme indication le traitement des douleurs chroniques intenses.
Le ziconotide, constitué de 25 acides aminés, est un équivalent synthétique d’une omega-conotoxine isolée d’un mollusque marin, Conus magus. Les conotoxines sont ainsi appelés parce que ce sont des toxines, des venins, que l’on trouve chez les cônes qui sont des gastropodes marins.
Il existe un très grand nombre de conotoxines qui interagissent avec des récepteurs-canaux et différents types de canaux voltage-dépendants ; les omega-conotoxines, peptides de 24 à 27 acides aminés, inhibent les canaux calciques de type N et empêchent ainsi la pénétration de calcium dans les terminaisons nerveuses qui ne libèrent plus leurs médiateurs.
Le ziconotide, lorsqu’il est administré par voie intrarachidienne en perfusion par cathéter, a une action analgésique et réduit les douleurs chroniques intenses en agissant au niveau de la corne postérieure de la moelle épinière où il inhibe la libération de médiateurs comme la substance P.
Le ziconotide est inactivé par hydrolyse par des endopeptidases et des exopeptidases.
Le ziconotide (PRIALT*, solution pour perfusion) a pour indication d’après son AMM «le traitement des douleurs chroniques intenses nécessitant un traitement par voie intrarachidienne».
Le ziconotide a plusieurs effets indésirables
- neuropsychiatriques : état confusionnel, hallucinations, troubles de mémoire, anxiété, délire, idées suicidaires, dysarthrie, troubles de l’équilibre
- divers autres troubles : nausées, vomissements, douleurs abdominales, myalgies ..
Compte tenu de son mode d’administration compliqué et des risques d’infection qu’il entraîne ainsi que de ses effets indésirables, le ziconotide devrait rester un médicament de prescription limitée. Il devrait être commercialisé son le nom de Prialt*.
Voir les informations de l’EMEA sur le Prialt .
Remarque :
La gabapentine, Neurontin*, indiquée dans le traitement des épilepsies partielles et des douleurs post-zostériennes, agirait au moins partiellement en inhibant des canaux calciques de type L présents dans les neurones.