Auteur : Pierre Allain

Adénosine triphosphate, ATP

L’adénosine triphosphate, ou triphosadénine, ou ATP, est, en plus de son rôle de réserve d’énergie de la cellule et de constituant des acides nucléiques, un médiateur de type purinergique qui est utilisé dans les mêmes indications que l’adénosine.

L’ATP est synthétisée au cours de la glycolyse, mais surtout au cours de la respiration mitochondriale, à partir de l’ADP ou adénosine diphosphate, grâce à une ATPase de type F ou ATP synthase. L’ADP provient de l’adénosine monophosphate ou AMP.

Schéma du métabolisme de l’ATP

Essentiellement intracellulaire, elle est libérée par exocytose dans l’espace synaptique en même temps que d’autres médiateurs comme les catécholamines. Elle est aussi libérée lors des altérations cellulaires et en cas d’hypoxie.

L’ATP intracellulaire est une réserve d’énergie qui sera libérée lors de sa transformation en ADP. C’est un donneur de groupes phosphates lors des phosphorylations. L’augmentation de l’ATP intracellulaire dans les cellules ß du pancréas entraîne la fermeture des canaux potassiques de la membrane plasmique, une dépolarisation, l’entrée du calcium et la libération d’insuline. Il existe également des canaux potassiques régulés par l’ATP au niveau des mitochondries.

L’ATP extracellulaire agit sur des récepteurs membranaires de type P2 subdivisés en deux sous-groupes appelés P2X , récepteurs-canaux, qui comportent un canal perméable à l’état ouvert au sodium et au calcium et P2Y , métabotropiques, couplés aux protéines G.

Les effets extracellulaires de l’ATP sont difficiles à systématiser : elle favorise la libération de monoxyde d’azote par les cellules endothéliales, l’ouverture des canaux potassiques cardiaques conduisant à une hyperpolarisation et elle augmente le calcium intracytoplasmique dans des cellules comme les macrophages. Au niveau du système nerveux central, les récepteurs canaux de type P2X, lorsqu’ils sont activés par l’ATP, laissent entrer le calcium et le sodium dans les neurones et joueraient un rôle dans la transmission synaptique. L’activation des récepteurs P2X2 et P2X3 provoquent des douleurs, effet nociceptif, et les antagonistes de ces récepteurs ont des effets antalgiques. Dans certaines conditions pathologiques, ils pourraient avoir un rôle toxique similaire à celui du glutamate par l’intermédiaire des récepteurs NMDA.

L’ATP est rapidement hydrolysée par des nucléotidases présentes à la surface de divers types de cellules pour donner successivement de l’ADP, l’AMP et l’adénosine.

 

Adénosine-triphosphate

STRIADYNE* Inj

L’ATP est utilisée dans le traitement des tachycardies paroxystiques, de type Bouveret, mais, comme elle ne pénètre pas dans les cellules, son administration, même par voie parentérale, ne permet pas de corriger une déficience intracellulaire.

L’ADP , adénosine diphosphate , est un puissant agrégant plaquettaire qui agit en activant un récepteur plaquettaire appelé P2Y12 . La ticlopidine et le clopidrogrel sont des inhibiteurs de ce récepteur. Voir Coagulation.

L’UTP ou uridine triphosphate

est un agoniste de certains récepteurs purinergiques, notamment des récepteurs P2Y. Par ailleurs l’existence d’un récepteur de l’uridine, dont l’activation favoriserait le sommeil, a été suggérée.