Ce complément indique la chronologie de la découverte des médicaments intéférant avec le GABA et le glutamate.
Barbituriques, phénobarbital
De nombreux barbituriques, dérivés de la malonylurée, ont été commercialisés comme hypnotiques. Le premier à être commercialisé a été la diéthylmalonylurée ou barbital en 1903, suivi quelques années plus tard du phénobarbital , commercialisé sous le nom de Gardénal* et d’autres dérivés (brevets déposés par Bayer en Allemagne). Le seul barbiturique (si l’on exclut les dérivés soufrés comme le thiopental, Nesdonal*, utilisé en anesthésie générale) encore disponible non comme hypnotique mais comme antiépileptique est le phénobarbital ou Gardénal*.
L’expression désuète « à dose filée » était employée à propos du Gardénal* lorsqu’il était prescrit à dose faible mais en prises répétées durant la journée. Cette manière de procéder n’avait aucun intérêt compte tenu de la demi-vie du Gardénal* mais on sait que la manière de donner importe parfois plus que ce que l’on donne.
Carbamates, méprobamate
Le méprobamate est un carbamate, découvert aux USA, dont le dépôt de brevets remonte aux années 1950, a été commercialisé comme tranquillisant. Le méprobamate se différenciait des barbituriques par le fait qu’il exerçait une action tranquillisante, appelée aujourd’hui anxiolytique, à des doses qui n’entraînaient pas de véritable sommeil.
Benzodiazépines, chlordiazépoxide
Le chlordiazépoxide est la première benzodiazépine dont les brevets datent des années 1960 a être commercialisée sous le nom de Librium* qui n’est plus disponible. Il a été suivi, 4 ou 5 ans plus tard par le Diazépam ou Valium* et puis par de très nombreuses autres substances, classées sous le terme de benzodiazépines. Le filon « benzodiazépines » semble épuisé depuis plusieurs années.
Le seul antagoniste des benzodiazépines disponible comme médicament est le flumazénil ou Anexate*, dont les brevets remontent aux années 1980.
Il est à noter qu’un autre anxiolytique, relativement peu utilisé et qui n’agit pas par l’intermédiaire du GABA, la buspirone, est connu depuis 1972.
Acide valproïque, Dépakine
L’effet antiépileptique de l’acide valproïque que l’on appelait initialement dipropylacétique acide ou DPA a été découvert au début des années 1960 à l’Ecole de Médecine et Pharmacie de Grenoble. Un hasard heureux que l’on appelle sérendipité a joué un rôle essentiel dans cette découverte : en effet l’acide valproïque, produit liquide, était le solvant utilisé dans le laboratoire pour solubiliser les molécules supposées actives et par ailleurs difficiles à solubiliser. Dans le cas présent c’était le solvant qui était actif. Voir Thérapie, 1963, XVIII, 435-438.
Halothane, Fluothane*
L’halothane, premier des anesthésiques volatils modernes, a été introduit en thérapeutique vers 1965.
On peut conclure que tous ces médicaments, à l’exception peut-être du flumazénil, ont été découverts au moyen de tests de screening sur l’animal, bien avant que l’on connaisse leur mode d’action et leurs récepteurs ! La meilleure connaissance des récepteurs que nous avons aujourd’hui n’a pas été à l’origine de la découverte d’anxiolytiques ou d’hypnotiques de qualité supérieure aux anciens !