Le PAF (platelet activating factor) ou facteur d’activation plaquettaire est un dérivé acétylé de la glycérophosphorylcholine dont un des principaux effets est d’entraîner une agrégation plaquettaire, d’où son nom.
Métabolisme
Le PAF n’est pas stocké dans les cellules, il est synthétisé, en réponse à diverses stimulations, par les plaquettes, les leucocytes, les cellules endothéliales et les mastocytes.
Le précurseur inactif est la 1-O-alkyl-2-acyl-glycérophosphocholine qui, sous l’influence de la phospholipase A2, est hydrolysé en un acide qui est le plus souvent l’acide arachidonique et en lyso-PAF. Le lyso-PAF est ensuite acétylé par une acétyltransférase en PAF actif. Le PAF est inactivé par désacétylation sous l’influence d’une acétylhydrolase qui le transforme en lyso-PAF, lui-même transformé par une acyltransférase en précurseur inactif, le 1-O-alkyl-2-acyl-glycérophosphocoline. L’inhibition de l’acétylhydrolase augmente la concentration tissulaire de PAF.
Effets du PAF
Le PAF stimule des récepteurs couplés aux protéines G qui activent les phospholipases C et A2, entraînant la formation de diacylglycérol, d’inositolphosphate et d’acide arachidonique (A2).
- Il provoque une agrégation plaquettaire. Une injection intraveineuse chez l’animal provoque la formation d’un caillot plaquettaire, accompagné d’une thrombocytopénie.
- Il favorise également l’agrégation des leucocytes et intervient dans le chimiotactisme des éosinophiles, des neutrophiles et des monocytes.
- C’est un vasodilatateur puissant, susceptible d’entraîner des hypotensions artérielles importantes, il augmente la perméabilité vasculaire et les fuites liquidiennes extravasculaires.
- Il contracte directement, ou indirectement par libération d’autacoïdes, la plupart des fibres lisses, à l’exception des fibres vasculaires. Il contracte ainsi les fibres digestives, utérines, bronchiques. De plus il augmente la réactivité des bronches aux autres bronchoconstricteurs et cette hyperactivité peut se prolonger de une à quelques semaines. Le PAF favorise l’apparition d’ulcérations gastriques.
- Il diminue le débit sanguin rénal, la diurèse et l’excrétion sodée.
- Il intervient vraisemblablement dans l’ovulation : l’implantation de l’oeuf pourrait être inhibée par certains de ses antagonistes.
- Il favoriserait les contractions utérines lors de l’accouchement et les antagonistes du PAF pourraient le retarder.
- Il augmente la perméabilité vasculaire, l’oedème et le chimiotactisme cellulaire et participe aux réactions inflammatoires.
Médicaments et PAF
Les effets du PAF apparaissent le plus souvent comme indésirables. On peut tenter de les réduire :
- en inhibant la synthèse et la libération du PAF, mais il n’existe pas pour le moment de médicament spécifique ayant ces propriétés
- en inhibant les récepteurs : certaines substances auraient des effets antagonistes du PAF : des terpènes, d’origine végétale, isolées de Ginkgo biloba comme le ginkgolide B et le ginseng. Un extrait de Ginkgo biloba est utilisé dans le traitement préventif et curatif des symptômes du déficit intellectuel pathologique et dans le traitement de la claudication intermittente des artériopathies chroniques des membres inférieurs.
Au total, on ne dispose pas aujourd’hui de médicaments s’opposant d’une manière spécifique à la biosynthèse ou aux effets du PAF.
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