Nitrofuranes
Les nitrofuranes comportant un groupe NO2 fixé sur un noyau furane ont un effet bactériostatique sur des germes Gram négatif comme Escherichia coli. Les bactéries réduisent les groupes NO2 d’une manière beaucoup plus rapide que les cellules de l’organisme et ce sont les métabolites réduits qui lèsent le DNA. Ceci explique que les nitrofuranes ont peu d’effets sur les cellules de l’hôte.
- Le nitrofuraneà utilisation intestinale – car il est peu absorbé après administration orale – est le nifuroxazide. Il est largement utilisé dans le traitement de diarrhées d’origine bactérienne, comme celle que l’on observe au cours des voyages. S’il y a une déshydratation, celle-ci doit être corrigée en priorité.
- Le nitrofurane indiqué dans le traitement des infections bactériennes urinaires est la nitrofurantoïne. Bien absorbée par voie digestive, elle s’élimine à concentration élevée dans l’urine. Elle peut être à l’origine de quelques effets indésirables : troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhée hépatite; troubles sanguins : leucopénie, anémie ; troubles nerveux : céphalées, vertiges. La nitrofurantoïne colore les urines en rouge.
Nitrofurantoïne FURADANTINE* Comprimés à 50 mg
Nitroimidazoles
Les nitroimidazoles sont actifs contre les germes anaérobies comme Clostridium, Fusobacterium, Streptococcus, Bacterioides, contre des parasites comme Trichomonas vaginalis, Giardia intestinalis, Entamaeba histolytica, qui possèdent un équipement enzymatique capable de transformer les nitroimidazoles en dérivés réduits toxiques qui altèrent le DNA dont les brins se dissocient. Le groupe nitré accepte des électrons des flavoprotéines et des ferrodoxines présents dans ces microorganismes
Les dérivés du nitro-5-imidazole ayant le spectre d’activité précédemment décrit sont le métronidazole, l’ornidazole, le tinidazole et le secnidazole. Expérimentalement, le métronidazole potentialise l’effet des rayons X.
Le ténonitrozole et le nimorazole qui n’est plus commercialisé que dans quelques pays ont une activité restreinte au Trichomonas.
Les nitroimidazoles peuvent donner un effet de type disulfirame, ou « antabuse », qui provoque chez les malades traités, après prise d’alcool, des symptômes comme rougeur du visage, céphalées… En traitement prolongé, ils peuvent donner des neutropénies et des neuropathies périphériques. Le métronidazole ne semble pas tératogène et peut être prescrit à la femme enceinte si besoin.