Un antibiotique est une substance qui inhibe la croissance des bactéries (effet bactériostatique) ou les tue (effet bactéricide). L’effet antibiotique peut être obtenu par divers mécanismes dont l’altération du DNA microbien.
Le fait que les antibiotiques, généralement bien tolérés, puissent altérer le DNA peut paraître surprenant. Cette discordance entre une bonne tolérance et un mécanisme d’action, en principe, agressif s’explique par les faits suivants :
- Certains antibiotiques ne sont pas toxiques par eux-mêmes, mais seulement après biotransformation en dérivés toxiques sous l’action d’enzymes présents dans les germes bactériens et non dans les cellules de l’hôte.
- Il existe de nombreuses différences entre les chromosomes bactériens et humains. Les chromosomes humains sont séparés du cytoplasme par une membrane nucléaire, ils sont beaucoup plus condensés et sont liés à des protéines basiques, appelées histones, ce qui pourrait les protéger.
- La topo-isomérase II humaine est différente de la topo-isomérase II bactérienne, par le nombre de sous-unités notamment.
On peut distinguer, schématiquement, parmi les antibiotiques étudiés ici ceux qui sont porteurs d’un groupe nitré pouvant être réduit, nitrofuranes et nitroimidazole, et ceux qui inhibent la topo-isomérase II comme les quinolones et les fluoroquinolones.