Les traitements de courte durée (inférieure à une semaine), même à posologie élevée, ont peu d’effets indésirables.
Le risque d’apparition d’effets indésirables croît avec la durée du traitement et l’augmentation de la posologie et on peut observer divers troubles :
- un syndrome de Cushing comportant de nombreuses manifestations : redistribution des lipides au niveau de la face, dèmes avec rétention d’eau (à prévenir par un régime pauvre en sodium), hypokaliémie, augmentation de la tension artérielle, aggravation d’un diabète, atrophie, faiblesse et fatigabilité musculaires, troubles du cycle menstruel, arrêt ou ralentissement de la croissance chez l’enfant.
- une insuffisance surrénalienne lors de l’arrêt du traitement, du fait de la mise au repos des corticosurrénales, même chez l’enfant à la naissance lorsque la mère a été traitée pendant la grossesse. L’arrêt du traitement peut aussi entraîner diverses manifestations : fièvre, myalgies, arthralgies.
Après un traitement par glucocorticoïdes de plus de 3 semaines, si l’arrêt du traitement est décidé, il doit se faire par diminution progressive par paliers de 1 à 2 semaines. Lorsqu’une dose équivalente à 7,5 mg/jour de prednisone a été atteinte, l’abaissement de la posologie doit être faible, par exemple 1 mg par jour par paliers de 2 semaines. - troubles osseux : le développement de l’ostéoporose induite par le traitement glucocorticoïde peut être freiné par le maintien d’une activité physique, une supplémentation en calcium et en vitamine D, un traitement estroprogestatif après la ménopause ou éventuellement par un biphosphonate. Par ailleurs, exceptionnellement une ostéonécrose de la tête fémorale peut s’observer.
- des troubles neuropsychiques divers, difficiles à prévoir : nervosité, insomnie, dépression, aggravation d’une épilepsie, augmentation de la pression intracrânienne chez l’enfant.
- des accidents oculaires après administration locale et générale : glaucome, cataracte.
- des modifications hématologiques : augmentation des leucocytes, des thrombocytes, diminution de lymphocytes T.
- des troubles digestifs, en particulier un risque d’ulcère évoluant avec symptomatologie atypique pouvant être à l’origine de saignements, ainsi que des atteintes pancréatiques.
- une augmentation du risque infectieux, bactérien (tuberculose) ou viral (varicelle, zona herpès), ou mycosique (candidose). L’infection évolue généralement à bas bruit, sans fièvre. La vaccination des personnes traitées par des corticoïdes est déconseillée, surtout s’il s’agit de vaccins vivants.
- retard de croissance : administrés à l’enfant, à long terme ils peuvent entraîner un retard de croissance pouvant nécessiter un traitement par l’hormone de croissance.
- exceptionnellement des chocs lors de leur administration par voie intraveineuse, même avec les préparations ne contenant pas de sulfite.
Des interactions médicamenteuses sont possibles : les inducteurs enzymatiques en accélérant la dégradation des glucocorticoïdes peuvent réduire leur efficacité.
Le risque d’effets indésirables de certains médicaments antiarythmiques, digitaliques, anticoagulants, est augmenté chez les malades traités par les corticoïdes, probablement en raison de l’hypokaliémie. La prescription d’un glucocorticoïde à un diabétique peut aggraver son diabète et diminuer l’efficacité de l’insuline.