L’aldostérone intervient dans la régulation du métabolisme du sodium et du potassium, d’ou le terme de minéralocorticoïde utilisé pour la désigner. L’aldostérone ainsi que son principal antagoniste, la spironolactone, sont connus depuis plus de quarante ans.
Aldostérone
Métabolisme
L’aldostérone est synthétisée dans la zone glomérulée du cortex surrénalien où il n’existe pas d’activité enzymatique 17-a-hydroxylase mais une activité 18-hydroxylase. L’aldostérone dérive du cholestérol qui est transformé successivement en prégnénolone, progestérone, déoxycorticostérone, corticostérone, 18-hydroxycorticostérone et enfin aldostérone.
L’aldostérone est également synthétisée par le coeur et les vaisseaux qui cependant ne la sécrètent pas dans le plasma.
Effet sur les électrolytes
L’effet essentiel de l’aldostérone est rénal : elle favorise la rétention de sodium et augmente l’élimination de potassium. Les mécanismes d’action de l’aldostérone ne sont pas complètement élucidés.
L’aldostérone a des effets rapides, quasi immédiats (moins d’une heure), et des effets retardés apparaissant deux à trois heures après son administration et se prolongeant six à douze heures, voire vingt-quatre heures.
Ses effets rapides sont la conséquence de son action membranaire par stimulation de l’échangeur Na+/H+ qui favorise l’absorption de Na+ au pôle apical des cellules pariétales du néphron. L’élévation de la concentration de sodium intracellulaire active ensuite la pompe Na+/K+– ATPase et la réabsorption du sodium.
Ses effets tardifs seraient la conséquence de son action nucléaire : l’aldostérone pénètre dans la cellule, se lie à un récepteur cytoplasmique, pénètre dans le noyau, se fixe sur des récepteurs spécifiques en doigts de zinc et active la synthèse de protéines spécifiques souvent appelées AIP, « aldosterone induced proteins », comme la pompe Na+/K+-ATPase située au pôle basal des cellules du néphron distal et du colon. La diminution de la concentration de sodium intracellulaire sous l’effet de la Na+/K+-ATPase favorise sa réabsorption passive au niveau du pôle apical par les canaux sodium. L’augmentation du K+ intracellulaire favorise son élimination.
De plus l’aldostérone, en renforçant les jonctions intercellulaires, évite la diffusion passive des électrolytes.
Outre son effet rénal, l’aldostérone a une action directe au niveau des fibres vasculaires lisses qu’elle contracte. Elle pourrait aggraver l’insuffisance cardiaque.
Par ailleurs, peut-être par l’intermédiaire de ses effets sur les électrolytes, l’aldostérone a un effet inotrope positif et un effet coronaroconstricteur.
- Le cortisol présent dans les cellules épithéliales du tubule rénal peut aussi stimuler les récepteurs minéralocorticoïdes, mais il est lui-même inactivé par sa transformation en cortisone sous l’influence d’une enzyme, la 11-ß-hydroxystéroïde-déshydrogénase ou oxydo-réductase. L’inhibition de cette enzyme par certaines substances conduit à une augmentation du cortisol intracellulaire et à l’apparition d’un syndrome d’excès apparent de minéralocorticoïdes consécutif à l’élévation du cortisol.
- L’effet minéralocorticoïde de l’acide glycirrhizinique présent dans certaines boissons à base de réglisse et d’un de ses dérivés, la carbénoxolone qui a été utilisée dans le traitement de l’ulcère gastrique, provient de l’inhibition de la 11-ß-hydroxystéroïde-déshydrogénase et de l’accumulation de cortisol intracellulaire.
Utilisation thérapeutique
La seule indication des minéralocorticoïdes est le traitement de leur déficience. Comme l’aldostérone elle-même n’est pas commercialisée, on a recours :
- soit à la désoxycortone qui, n’étant pas absorbée par le tube digestif, s’administre par voie intramusculaire.
- soit à la fludrocortisone ou 9-a-fluorocortisol qui, outre son effet glucocorticoïde, a un effet minéralocorticoïde extrêmement puissant, plus de 100 fois celui du cortisol
Les effets indésirables des minéralocorticoïdes sont les oedèmes et l’hypertension artérielle, conséquences directes de leur action.