Des auteurs américains ont décrit un nouveau mécanisme conduisant au développement de l’athérosclérose. Ce mécanisme repose sur la formation de TMAO, triméthylamine-N-oxyde, à partir de la carnitine et de la choline d’origine alimentaire, la flore intestinale jouant un rôle déterminant. Ces données sont publiées principalement dans 2 articles.
L’article le plus récent publié dans Nature Medicine online le 7 avril 2013, est intitulé « Intestinal microbiota metabolism of L-carnitine, a nutrient in red meat, promotes atherosclerosis » ; l’article précédent publié dans Nature en 2011 est intitulé « Gut flora metabolism of phosphatidylcholine promotes cardiovascular disease ».
Ces 2 articles montrent que la choline et la carnitine (qui est présente notamment dans la viande rouge) d’origine alimentaire sont transformées par la flore intestinale en triméthylamine. Cette dernière est absorbée par le tube digestif et ensuite métabolisée par le foie sous l’influence de flavines mono-oxygénases, FMO, en triméthylamine-N-oxyde, TMAO, produit athérogène. Les effets néfastes du TMAO restent assez mal expliqués, (comme d’ailleurs ceux du cholestérol lui-même), il interviendrait dans le métabolisme du cholestérol et sur diverses protéines.
Sur le plan pratique, il serait possible d’intervenir sur la flore intestinale (microbiome, microbiota) pour remplacer les micro-organismes responsables de la formation de triméthylamine à partir de la carnitine et de la choline par des germes qui n’effectuent pas cette transformation mais les auteurs ne donnent pas suffisamment d’indications pour savoir comment y parvenir.
Enfin il serait peut-être utile de doser le TMAO dans le plasma au cours des études cliniques pour tenter de mieux préciser son rôle dans les maladies cardiovasculaires ; la technique analytique la mieux adaptée pour ce dosage est la LC-MS/MS, Liquid Chromatography-Mass Spectrometry/Mass Spectrometry.
Nous indiquons ci-dessous le mécanisme de la formation de triméthylamine-N-oxyde.
Additif :
Le NEJM du 25 avril 2013 a publié un article qui reprend les données précédemment citées concernant la phosphatidylcholine et montre que le risque d’accidents cardiovasculaires est plus grand chez les personnes qui ont une concentration élevée de TMAO dans leur plasma : les personnes du quartile 4 (concentration la plus élevée de TMAO) ont un risque 2,5 fois plus élevé que ceux du quartile 1 (concentration la plus basse). Dans le même numéro du NEJM il y a un éditorial commentant les précédents résultats.
Compte tenu de la gravité des risques liés au TMAO, est-ce que des recherches sont en cours en France pour lutter contre la formation de cet oxyde soit médicalement, soit par la voie alimentaire ?
Merci.