Inhibiteurs de la pompe à protons, IPP, chez la femme enceinte.

Une étude publiée dans le NEJM du 25 novembre 2010 aboutit à la conclusion que l’utilisation par la femme enceinte d’inhibiteurs de la pompe à protons, en pratique l’oméprazole, durant le premier trimestre de la grossesse n’augmente pas le risque de malformations majeures chez l’enfant. Il y a cependant une chose curieuse dans les résultats de cette étude : le risque de malformations de l’enfant serait augmenté lorsque les femmes ont pris un inhibiteur de la pompe à protons deux à quatre semaines avant la conception, ce que les auteurs ont du mal à expliquer.

Voici ce qui est indiqué dans le RCP de Mopral*, oméprazole, (in Dictionnaire Vidal 2010) : « En clinique, aucun effet malformatif fœtotoxique particulier n’est apparu à ce jour. Toutefois, le suivi de grossesses exposées à l’oméprazole est insuffisant pour exclure tout risque. En conséquence, l’utilisation de l’oméprazole ne doit être envisagée au cours de la grossesse que si nécessaire ».

Curiosité à propos de l’allaitement concernant Mopral* et Inexium* : « en raison du passage de l’oméprazole dans le lait maternel, l’allaitement est à éviter », « l’excrétion dans le lait maternel de l’ésoméprazole n’est pas connue. Il n’y a pas d’étude chez la femme allaitante. En conséquence, Inexium* ne doit pas être utilisé au cours de l’allaitement ». Il serait étonnant que l’ésoméprazole ne passe pas !

2 commentaires on “Inhibiteurs de la pompe à protons, IPP, chez la femme enceinte.

  1. On ne peut pas conclure que si l’oméprazole passe dans le lait maternel, l’esoméprazole passe également. Il pourrait par exemple exister un transporteur spécifique de l’énantiomère (R) alors qu’il n’en existe pas pour le (S). Ce serait alors seulement l’énantiomère (R) de l’oméprazole qui passe dans le lait maternel.
    On ne peut donc pas faire de conjectures sans certitudes. Mais comme toujours, dans le doute, on déconseille l’utilisation pendant l’allaitement, au moins on ne prend pas de risques.

    • Merci beaucoup pour votre remarque. Sur le plan théorique vous avez raison, sur le plan pratique, qu’il faille éviter l’ésoméprazole chez la femme qui allaite, vous avez aussi raison.

      En réalité, j’ai été un peu agacé de lire dans les RCP (in Dictionnaire Vidal) d’une part:
      « En raison du passage de l’oméprazole dans le lait maternel, l’allaitement est à éviter »
      et d’autre part
      « L’excrétion dans le lait maternel de l’ésoméprazole n’est pas connue. Il n’y a pas d’étude chez la femme allaitante. En conséquence, Inexium ne doit pas être utilisé au cours de l’allaitement. »

      J’ai simplement pensé que le Laboratoire AstraZeneca avait les moyens de savoir si l’esoméprazole passait ou non dans le lait maternel.

      Cette ambiguité n’est pas propre à l’oméprazole et à l’ésoméprazole, on la trouve aussi pour les autre inhibiteurs de la pompe à protons, le lanzoprazole, le pantoprazole et le rabéprazole. En gros, on sait qu’ils passent dans le lait de la rate (la femelle du rat) mais on ne sait pas s’ils passent dans le lait de la femme. Par ailleurs influencent-ils la « production » de lait?

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