Halopéridol + prométhazine traitement de choix des états d’agitation avec comportement violent ?

Les états d’agitation avec comportements violents chez les malades  atteints de troubles psychiatriques constituent une urgence : le traitement mis en place doit conduire à une sédation rapide. Ce traitement recourt habituellement à un neuroleptique seul ou associé à d’autres médicaments.

Le BMJ vient de publier (octobre 2007) 2 articles comparant l’effet de traitements différents sur  les états d’agitation dans les premières heures suivant leur administration par voie intramusculaire.

Le premier article compare l’halopéridol, Haldol*, à la dose de 5 à 10 mg, soit une à deux ampoules, par voie intramusculaire à l’association halopéridol (même dose que précédemment) plus prométhazine, Phénergan*, à la dose de 50 mg. L’association halopéridol plus prométhazine s’est montrée plus efficace pour obtenir une sédation rapide que l’halopéridol seul et surtout a permis d’éviter les dyskinésies aiguës que l’on observe assez souvent avec l’halopéridol seul.

Le deuxième article compare l’association halopéridol, Haldol*, 10 mg plus prométhazine, Phénergan*, 50mg, à l’olanzapine seule 10 mg, ces médicaments étant administrés par voie intramusculaire. L’association halopéridol plus prométhazine s’est montrée en matière de sédation aussi efficace sinon plus que l’olanzapine et a davantage évité le recours à d’autres médicaments.

L’association halopéridol plus prométhazine apparaît donc comme un bon traitement des états d’agitation chez des malades atteints de troubles psychiatriques. La prométhazine, par son effet antihistaminique H1, renforce la sédation et par son effet atropinique évite les dyskinésies aiguës dues au neuroleptique.

Il existe d’autres neuroleptiques injectables (d’action rapide, à ne pas confondre avec les neuroleptiques retard), non pris en considération dans les 2 études précédentes, parmi lesquels on peut citer la loxapine, Loxapac* injectable et la cyamémazine, Tercian * injectable qui sont largement utilisées dans le traitement des états d’agitation. Pour plus d’informations, voir neuroleptiques.

Sur le plan économique, les préparations injectables de neuroleptiques à effet immédiat sont relativement peu coûteuses et remboursées par la Sécurité Sociale. Le Phénergan*, prométhazine, solution injectable de 50 mg par ampoule,  boîte de 5 ampoules, n’est plus remboursé par la sécurité sociale depuis 2001 et son prix de vente est libre. En 2000 le Phénergan* injectable, boite de 5 ampoules, coûtait 2,55 €.

L’association prométhazine + neuroleptique évoque, il y a plus d’une soixantaine d’années, les travaux de Laborit, le neuroleptique était la chlorpromazine ou Largactil*.

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