Nous avons récemment rapporté que le traitement intensif par hypolipémiants et par antihypertenseurs des diabétiques de type 2 avait sans doute plus d’inconvénients que d’avantages. Deux articles parus dans le NEJM du 12 juin 2008 concernent le traitement intensif du diabète de type 2 lui-même pour obtenir un taux d’hémoglobine glycosylée (glyquée) bas.
L’une des études dite ACCORD intitulée « Effects of intensive glucose lowering in type 2 diabetes », compare chez plus de 10 000 diabétiques les effets d’un traitement intensif par rapport à un traitement standard. En dépit d’un abaissement plus important de l’hémoglobine glycosylée, la mortalité toutes causes confondues ainsi que la fréquence des hypoglycémies ont été plus élevées dans le groupe traité intensivement.
L’autre étude appelée ADVANCE et intitulée « Intensive blood glucose control and vascular outcomes in patients with type 2 diabetes », menée sur plus de 11 000 diabétiques, aboutit à la conclusion que la fréquence des néphropathies et des accidents coronariens a été plus faible dans le groupe traité intensivement (le traitement étant essentiellement à base de glicazide à libération prolongée) que dans le groupe standard ; la mortalité toutes causes confondues n’a pas été statistiquement différente dans les deux groupes.
Ces résultats ont été commentés dans deux éditoriaux parus dans le même numéro du NEJM qui font apparaître notamment que dans l’étude ACCORD le recours aux thiazolidinediones a été beaucoup plus élevé que dans l’étude ADVANCE.
Au total, il faut remarquer que le traitement du diabète de type 2 comporte une dizaine de médicaments à mécanisme d’action différent ce qui rend difficile l’interprétation des résultats et que l’intensification du traitement n’apporte pas toujours un bénéfice réel aux malades.