La perte de cheveux ou alopécie est beaucoup plus fréquente chez l’homme où elle conduit souvent à la calvitie que chez la femme.
Un article du NEJM du 18 octobre 2007 fait le point sur la perte de cheveux chez la femme. Le cheveu est, après la moelle osseuse, le tissu qui se renouvelle le plus vite dans l’organisme. Devant une perte de cheveux importante, surtout chez la femme, il faut un examen local et une prise en compte de l’état général, maladie grave récente, perte de poids, troubles nutritionnels (anémie), accouchement récent, dysfonctionnement thyroïdien, choc psychologique etc., sans oublier la prise de médicaments.
Les antinéoplasiques, généralement utilisés sous forme de cures de chimiothérapie, sont une cause bien connue d’alopécie qui apparaît généralement une à deux semaines après le début du traitement et disparaît spontanément par la suite. De nombreux autres médicaments sont susceptibles de provoquer une perte de cheveux qui débute généralement au bout de deux ou trois mois de traitement. Il n’est pas possible de citer tous les médicaments incriminés ; en pratique, il faut établir la liste des médicaments éventuellement pris par la malade qui présente une perte de cheveux et vérifier dans le RCP de chacun de ces médicaments si l’alopécie n’est pas signalée comme un effet indésirable possible.
Le traitement de la perte de cheveux chez la femme a recours aux médicaments, minoxidil en application locale et éventuellement antiandrogènes, et à la greffe de cheveux, transplantation pilaire.
Le minoxidil à usage local existe en préparations à 2 %, par exemple Regaine* et Alopexi 2%* et à 5% par exemple Alopexi 5%, Alostil 5%*. En France, seules les préparations à 2 % ont l’AMM chez la femme. Une repousse des cheveux peut être observée après deux mois d’applications biquotidiennes. L’effet bénéfique éventuellement obtenu disparaît deux ou trois mois après l’arrêt du traitement. L’application de minoxidil risque de provoquer une hypertrichose faciale et une dermatite de contact, cette dernière étant probablement due au propylèneglycol, présent comme excipient dans les préparations actuelles (des préparations sans propylèneglycol existent peut-être mais il faut savoir si elles n’ont pas d’autres inconvénients). Pour en savoir plus, voir minoxidil.
L’utilisation des antiandrogènes dans le traitement de l’alopécie chez la femme n’est pas très bien documentée. Elle pourrait être envisagée dans un contexte d’hyperandrogénie. Le finastéride, Propecia*, n’a pas d’AMM chez la femme.
Enfin la transplantation pilaire peut être envisagée si la zone occipitale de prélèvement est suffisamment fournie.