Tel est le titre de l’article de David Healy, professeur de psychiatrie à Cardiff, paru dans le BMJ du 8 juillet 2006 .
L’article commence par indiquer que le laboratoire GlaxoSmithKline a adressé une lettre aux médecins (anglais ?) mentionnant que la paroxétine augmentait de six fois le risque de suicide chez l’adulte (je n’ai pas réussi à trouver cette lettre et je ne peux donc pas confirmer son existence ni son contenu).
L’article traite du problème général du risque de suicide chez l’adulte au cours des traitements par les inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine d’après les résultats des études cliniques et de leur interprétation par l’industrie pharmaceutique et les organismes de contrôle.
Selon l’auteur, le risque de suicide, qui est statistiquement faible, est augmenté par la prise d’un ISRS et l’augmentation de ce risque n’a pas été jusqu’à présent suffisamment prise en compte par les organismes chargés de réguler l’usage des médicaments.
Ces discussions à propos des ISRS me ramènent à quelques 30 années en arrière, temps où il n’y avait encore que l’imipramine et les tricycliques et où, dans les cours de pharmacologie, il était classique de dire que le traitement antidépresseur, surtout à son début, augmentait le risque de suicide du fait de la levée de l’inhibition liée à l’état dépressif alors que persistait l’anxiété et qu’il était souvent nécessaire d’adjoindre un anxiolytique à l’antidépresseur.
Cette notion d’augmentation du risque suicidaire qui avait progressivement disparu du discours conventionnel, l’arrivée des ISRS n’y était sans doute pas totalement étrangère, revient donc au premier plan. Le risque suicidaire transitoirement aggravé par l’antidépresseur qui paraît aujourd’hui comme une nouveauté, n’est peut-être qu’une donnée longtemps négligée, qui refait surface et dont il faut tenir compte, même si ça complique les choses.
Voir généralités sur les ISRS .