L’Afssaps a publié, septembre 2005, un long rapport de 68 pages intitulé « Traitement hormonal substitutif de la ménopause, Caractéristiques de l’utilisation en France, Effets sur la survenue de cancers du sein et d’évènements cardiovasculaires en France, Propositions d’études complémentaires » (lien informatique masqué).
Ce rapport qui ne semble pas mettre en cause les conclusions des études de la littérature internationale m’incite à quelques réflexions d’ordre général concernant la publication, c’est-à-dire la manière de rendre publics les résultats des études.
L’Afssaps et quelques autres organismes ont l’habitude de publier les résultats de leurs études sous forme de rapports qui suscitent généralement une bouffée médiatique en France mais qui n’ont pas le moindre écho immédiat ou tardif dans la littérature internationale. Il en est de même de ce qui est dit dans les conférences de presse ainsi que des communications à des congrès même internationaux. Les choses qui restent sont écrites dans les revues internationales et c’est à elles que l’on se reporte lorsque l’on veut faire le point sur une question.
Les grandes revues médicales internationales publient des articles selon des critères assez standardisés de présentation et de fond que l’on apprécie ou non, le fait est là, et sont anglo-saxonnes. Il n’y a plus guère de revues médicales françaises rapportant les résultats de travaux originaux. La revue La Presse Médicale existe toujours mais n’a malheureusement pas le poids des grandes revues étrangères. Il me semble toutefois qu’un article de qualité qui serait publié dans une revue française en français aurait un impact international incomparablement plus important qu’un rapport.
Par ailleurs il me semble que la part des articles médicaux rédigés en anglais par des auteurs français dans des revues étrangères s’amenuise (fausse impression?). Quand on sait que la canicule 2003 avec ses 15000 morts n’a donné lieu à aucune publication médicale notable dans la littérature internationale, on peut s’interroger.
On est donc en France dans une situation paradoxale : d’une part, large production de documents officiels « garantis » par des experts , rapports, validations, recommandations, consensus et d’autre part absence de travaux originaux, de propositions, de controverses sans doute aussi utiles que les consensus.