Le NEJM du 16 septembre 2018 a publié 3 articles, concernant l’usage de l’aspirine à titre préventif des accidents cardiovasculaires, à faible dose, 100 mg par jour, chez des personnes de 70 ans ou plus, bien portantes sans pathologie particulière, et qui ont été suivies pendant 5 ans : l’étude s’appelle ASPREE.
Les conclusions de l’étude ASPREE, aspirine contre placebo, n’encouragent pas à recourir à l’aspirine:
- l’aspirine n’a pas prolongé la durée de survie sans invalidité mais a augmenté la fréquence des saignements, voir ici.
- l’aspirine n’a pas réduit la fréquence des accidents cardiovasculaires mais a augmenté la fréquence des saignements graves, voir ici.
- l’aspirine n’a pas réduit la mortalité toutes causes confondues, elle l’a même légèrement augmenté du fait de l’augmentation des décès par cancer. Voir ici. Ce dernier résultat apparaît cependant en contradiction avec des résultats antérieurs.
Le Lancet, dans un article du 26 août 2018 a aussi comparé les effets de l’aspirine à la dose de 100 mg par jour au placebo dans la prévention des accidents cardiovasculaires chez des hommes de plus de 55 ans et chez des femmes de plus de 60 ans, étude ARRIVE. L’aspirine n’a pas changé la mortalité globale ni la fréquence des effets indésirables dans leur ensemble mais a légèrement augmenté la fréquence des saignements gastro-intestinaux mineurs.
Au total, en se référant aux études ASPREE et ARRIVE, il ne semble pas justifié de prescrire à des personnes âgées bien portantes de l’aspirine à dose faible, 100 mg par jour, en prévention des accidents cardiovasculaires.