Un essai clinique dont les résultats ont été publiés dans le NJEM le 2 avril 2016 montre que la rosuvastatine, prise à la dose de 10 mg par jour pendant près de six ans, comparativement à un placebo, chez des adultes sans pathologie cardio-vasculaire et avec des facteurs de risques cardio-vaculaires modérés, a réduit d’une manière statistiquement significative la fréquence des accidents cardio-vasculaires dans leur ensemble (critères composites) et en particulier les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux. La prise de rosuvastatine n’a pas augmenté l’incidence du diabète mais a augmenté celle des cataractes. Ce qui n’est pas dit dans le résumé de l’article, c’est que la rosuvastatine n’a pas réduit d’une manière statistiquement significative la mortalité toutes causes confondues.
Un autre essai clinique, également publié dans le NEJM du 2 avril 2016, analyse les effets d’un traitement hypocholestérolémiant, rosuvastatine 10 mg par jour, seule ou associée à un traitement antihypertenseur, candésartan 16 mg par jour plus hydrochlorothiazide 12,5 mg par jour, chez des personnes d’une cinquantaine d’années ayant une tension artérielle systolique inférieure à 140 mmHg et un bilan lipidique que l’on peut considérer comme normal. Les auteurs de l’article ont pris en compte tes critères composés : mortalité origine cardio-vasculaire, infarctus du myocarde non mortel, AVC non mortel Le traitement par rosuvastatine seule et associée au traitement antihypertenseur, comparativement au placebo, a eu un effet bénéfique, statistiquement significatif, sur les critères composites, (réduction d’environ 30 %) mais n’a pas réduit d’une manière statistiquement significative la mortalité toutes causes confondues.
Il semble que pour que ce type de traitement, statines, antihypertenseurs, abaisse la mortalité globale il faudrait qu’il soit prescrit à des personnes ayant déjà eu des accidents cardio-vasculaires ( prévention secondaire) ou ayant des facteurs de risque indiscutables.