Un article publié dans le NEJM du 7 janvier 2016 montre que l’amodiaquine peut avoir un intérêt dans le traitement des infections par le virus Ebola.
Au paludisme qui sévit au Libéria est venu s’ajouter l’infection par le virus Ebola. Il est habituel de traiter systématiquement les malades par des antipaludiques, généralement l’association
artéméther-luméfantrine. Cette association étant venue à manquer, une rupture de stock, elle a été remplacée par l’association artésunate-amodiaquine.
Les auteurs de l’article ont constaté que la mortalité due à l’infection par le virus Ebola était réduite d’environ 30 % chez les malades qui avait reçu l’association artésunate-amodiaquine par rapport à ceux qui avaient reçu l’association artéméther-luméfantrine et à ceux qui n’avaient reçu aucun traitement antipaludique. Le produit responsable de cet effet est l’amodiaquine dont l’activité anti-Ebola avait été mise en évidence in vitro mais pas chez le malade avant la présente étude.
Une rupture de stock d’un médicament et son remplacement par un autre a permis la mise en évidence de l’efficacité de ce dernier, l’amodiaquine, dans une infection d’une extrême gravité, c’est de la sérendipité.
L’amodiaquine est un antipaludique proche de la chloroquine mais qui n’est guère plus utilisé en chimioprophylaxie du paludisme parce qu’il entraînait des effets indésirables, notamment des agranulocytoses. L’amodiaquine n’est pas commercialisée en France.