Des auteurs allemands publient dans European Heart Journal de mai 2015 une méta-analyse concernant la mortalité de malades avec fibrillation auriculaire ou insuffisance cardiaque, traités ou non par la digoxine. Ils aboutissent à la conclusion que le risque de mortalité toutes causes confondues est d’environ 30 % plus élevé chez les malades recevant de la digoxine que chez ceux qui n’en reçoivent pas.
Ce résultat ne signifie pas que chez certains malades la digoxine ne puisse pas être utile, au moins temporairement, mais il incite à modérer sa prescription.
Quand on pense avec quelle largesse la digoxine, en France la digitaline, a été prescrite il y a quelques dizaines d’années, on peut se demander combien de morts elle aura hâté ! Le consensus thérapeutique d’un moment n’est pas nécessairement la garantie d’un rapport bénéfice-risque favorable.