La dispensation de spécialités pharmaceutiques à l’unité permettra au médecin de prescrire un nombre déterminé d’unités, par exemple 5, 7, 13, 17, 19 ou 21 unités et le pharmacien en assurera le conditionnement et la délivrance. Cette mesure est censée entraîner des économies parce que la quantité de médicament délivrée sera conforme à la prescription du médecin et qu’il n’y aura pas de « déchet » Ceci est très beau mais…
Le conditionnement actuel des médicaments a été adapté à la réglementation et aux habitudes de prescription. Il existe déjà pour certains médicaments un conditionnement à l’unité, si une prise unique suffit. S’il manque certains conditionnements, par exemple à 5 ou 13 unités, la Ministre de la Santé aurait déjà dû exiger leur commercialisation. Même si le médecin prescrit un nombre précis d’unités rien n’obligera les malades à les prendre, notamment s’il apparait des effets indésirables ! Quant à l’économie, elle risque de coûter cher !
Sur le plan pratique, je ne suis pas pharmacien mais je conçois que dans une officine il y aura quelques difficultés à s’astreindre pour sortir du pot le nombre prescrit de comprimés, à les mettre dans une boîte adéquate et à y ajouter la notice. Le risque d’erreur me semble incomparablement plus élevé qu’avec le conditionnement industriel qui est pratiqué aujourd’hui.
Mais voici l’argument massue en faveur de cette modalité de dispensation, en Angleterre et aux USA on délivre les médicaments à l’unité et ce n’est pas plus mal qu’en France ! Je l’admets, en Angleterre on conduit à gauche et ce n’est pas plus mal qu’en France et en conséquence on pourrait expérimenter la conduite à gauche sur certaines routes. Aux USA, les trains circulent à droite et ça a l’air d’aller. On pourrait aussi l’expérimenter en France sur certaines lignes !
La dispensation des médicaments en France telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui parait simple et sûre et il n’y a pas lieu de la chambouler. Mais par ailleurs la France est un pays suffisamment riche pour pouvoir s’offrir quelques frivolités.