Le métoclopramide, chimiquement proche de la procaïnamide, est connu depuis le début des années 1960 et sa première commercialisation en France sous le nom de Primpéran* par le Laboratoire Delagrange (racheté plus tard par Sanofi) remonte à 1964, il y a 50 ans. Le fait que le Primpéran pouvait donner des dyskinésies, appelées alors spasmes musculaires était connu depuis le départ ; ces dyskinésies étaient décrites comme spontanément réversibles à l’arrêt du Primpéran*ou, si nécessaire, supprimées par l’administration d’un antiparkinsonien atropinique.
La dompéridone, chimiquement assez proche de la rispéridone, est connue depuis 1980 et ses effets antidopamine et gastrocinétique reconnus.
On sait depuis le début que ces médicaments ont des propriétés de type neuroleptique, antidopaminergique, mais que leurs effets sont en quelque sorte masqués par leur faible pénétration dans le cerveau, surtout dans le cas de la dompéridone. Le métoclopramide entraîne beaucoup plus de dyskinésies aiguës appelées par le passé spasmes musculaires que la dompéridone qui apparaissait comme beaucoup mieux tolérée jusqu’en 2005 environ. On s’est aperçu que la dompéridone, en bloquant certains canaux potassiques, pouvait allonger l’espace QT de l’électrocardiogramme et provoquer des arythmies ventriculaires mortelles. Les circonstances susceptibles d’augmenter le risque d’arythmies sont nombreuses, dose élevée de dompéridone, interactions médicamenteuses diverses, anomalies de la kaliémie…
Quelle est la fréquence de ces arythmies ventriculaires mortelles?
Il est certainement souhaitable de restreindre l’utilisation de certains médicaments anciens, voire de les retirer du commerce, mais il plus urgent de limiter l’incessante commercialisation de médicaments nouveaux coûteux et pour la plupart sans le moindre intérêt pour le malade. Ceci dépend du pouvoir politique au plus haut niveau à l’échelle internationale et nationale !