Des effets bénéfiques de la L-acétylcarnitine, LAC, dans des troubles de type neuropsychiatrique, ont été décrits il y a quelques années, par exemple l’étude de Garzya , en
Un travail d’auteurs en majorité italiens, publié dans le PNAS du 4 févier 2013, apporte une confirmation expérimentale de l’effet antidépresseur de la LAC et propose son mécanisme d’action. Cette étude montre que chez le rat et la souris l’administration d’acétyl-L-carnitine réduit rapidement les manifestations de la « dépression » obtenue expérimentalement. Ce résultat est d’autant plus important que, dans ce travail, la L-acétylcarnitine, LAC, a été comparée à la clomipramine : l’effet de LAC apparaît en 2 ou 3 jours et persiste après l’arrêt de l’administration alors que celui de l’imipramine n’apparaît qu’en 3 semaines et cesse à l’arrêt de l’administration. La LAC a fait remonter dans le cerveau et le plasma la concentration de BDNF, Brain-Derived Neurotropic Factor, qui était abaissé chez les animaux « déprimés ». La LAC agirait comme un donneur de groupe acétyl et augmenterait l’expression des récepteurs métabotropiques de type 2 du glutamate, mGlu2, par un mécanisme épigénétique (modification de l’expression des gènes sans changement de la séquence du DNA).
L’étude des auteurs italiens incitent à utiliser la LAC, L-acetylcarnitine appelée aussi acétyl-L-carnitine, chez les personnes présentant des troubles dépressifs mineurs. Sauf erreur de ma part, la L-acétylcarnitine n’est pas commercialisée en France comme produit pharmaceutique mais on en trouve sur internet sous forme de diverses préparations comme supplément alimentaire. L’industrie pharmaceutique n’est guère intéressée pour mener des essais cliniques à grande échelle et coûteux d’un produit endogène, déjà testé dans diverses directions, et non brevetable. Il y a donc peu de chances de disposer prochainement de résultats d’essais cliniques larges faisant la part des effets bénéfiques et indésirables de la LAC. La LAC étant un produit endogène apparemment bien toléré, il paraît possible de l’essayer dans les formes de dépressions légères en essayant de s’assurer de la qualité du produit que l’on achète. Les doses utilisées ont été de l’ordre de 500 mg, 3 fois par jour.
La L-carnitine, contrairement à la L-acétylcarnitine, est commercialisée en France sous le nom de Lévocarnil*, solution buvable et solution injectable, avec l’indication déficits en carnitine, primaires ou secondaires notamment à la prise prolongée de certains médicaments comme l’acide valproïque. La L-carnitine a aussi été proposée dans le traitement de la fatigue, de divers troubles cardiovasculaires, de l’infertilité masculine, et chez les malades hémodialysés ou infectés par le VIH. Pour complément d’information sur la L-carnitine, voir ici. Les effets indésirables de la carnitine sont divers troubles digestifs, nausées, diarrhée, crampes abdominales et chez certaines personnes une mauvaise odeur corporelle attribuée e à la formation de triméthylamine à partir de la carnitine.