On trouve le RCP de Diane* 35 sur le Répertoire des médicaments de l’ANSM.
Dans le RCP, (à la date du 28 janvier 2013) l’indication de Diane 35 est claire, non ambiguë : «Traitement de l’acné chez la femme: l’efficacité est modérée et ne s’observe qu’après plusieurs mois de traitement ».
Mais dans Posologie et mode d’administration on lit :
« Cas d’oubli d’un ou de plusieurs comprimés.
En cas d’effet anti-ovulatoire recherché, l’oubli d’un comprimé expose à un risque de grossesse. Si l’oubli est constaté dans les 12 heures qui suivent l’heure habituelle de la prise, prendre immédiatement le comprimé oublié, et poursuivre le traitement normalement en prenant le comprimé suivant à l’heure habituelle. »
Ce document officiel laisse entendre que l’on peut utiliser Diane 35 comme contraceptif, car l’oubli de la prise d’un comprimé n’est pas de nature à changer profondément son effet sur l’acné.
Suite à la controverse actuelle, Diane 35 doit être prescrite-chez la femme- comme un antiacnéique contraceptif et non comme un contraceptif antiacnéique ! Voir à l’occasion antiacnéiques qui ne sont pas tous blancs comme neige !
Diane 35 est intemporelle, elle échappe au classement en « générations » !
Pour ceux qui veulent savoir un peu plus sur la cyprotérone, voir anti-androgènes et progestatifs particuliers.
Additif, 31 janvier 2013 :
Diane 35 et ses génériques s’en vont, retrait ou suspension, je ne sais. (Diane 35 c’était quand même un joli nom !)
L’ANSM a réussi à faire passer dans l’opinion publique que les médecins avec leurs conflits d’intérêts sont les seuls responsables du « détournement » de Diane 35 de son indication légale, anti-acnéique, vers l’indication contraceptif. L’ANSM, le Ministère de la Santé, a aussi ses responsabilités. Le RCP de Diane 35, mis à jour le 07/10/2011, que j’ai cité plus haut, montre clairement que l’indication « contraceptif » est en réalité incluse dans le RCP. De plus la présentation pharmaceutique de Diane 35 est de type pilule.
Que l’industrie pharmaceutique et certains médecins poussent à la consommation, on ne peut pas le nier, mais c’est à l’autorité politique de fournir des RCP clairs, non ambigus, à jour, avec les modifications éventuelles datées, de tous les médicaments commercialisés en France pour éviter les dérives. C’était la même chose avec le Médiator dont les indications ambiguës du RCP n’ont cessé de changer au fil du temps, sans justification, ni dates.
Par ailleurs, à propos de la cyprotérone, il y en a 2 mg (plus 35 microgrammes d’éthinylestradiol) par comprimé de Diane 35, mais il y en a 100 mg par comprimé d’Androcur* utilisé chez l’homme pour traiter certaines perversions sexuelles et le cancer de la prostate. La possibilité d’évènements thrombo-emboliques est indiquée parmi les effets indésirables d’Androcur* et de ses génériques. Ces accidents sont-ils très fréquents ?
On fonctionne par explosions médiatiques, à chaque évènement malencontreux, le Ministère de la Santé a ses coupables désignés, les médecins et leurs conflits d’intérêts, cela lui évite de se tourner vers ses propres insuffisances.