Ministère de la Santé, toujours schizo.

Au Ministère de la Santé il y a, entre autres choses, l’ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ancienne Afssaps, et la HAS, Haute Autorité de Santé, qui apparemment s’ignorent. L’ANSM délivre des AMM  à tire-larigot, à condition que le dossier soit bien présenté, ce qu’il il y a dedans à moins d’importance, et la HAS nous dit que tous ces nouveaux médicaments n’ont aucun intérêt. Mais la HAS se trompe de destinataire. Nous, on sait déjà depuis longtemps que la plupart des nouveaux médicaments ne valent rien et coûtent cher, c’est à l’ANSM et au Ministre de la Santé qu’il faut le dire car eux ne le savent pas. S’ils savaient, ils essaieraient certainement de réduire le nombre de nouveaux médicaments en rendant l’obtention des AMM plus restrictive.

Ce foisonnement de nouveaux médicaments (principes actifs nouveaux) et aussi la multiplication de spécialités nouvelles à partir de principes actifs anciens, remboursées ou non, est déplorable à plusieurs points de vue:

  • L’ANSM elle-même n’arrive pas à tenir à jour son « Répertoire des Médicaments », ce qui se traduit par « Documents de référence disponibles : Aucun ». C’est un aveu d’incompétence.
  • Les médecins praticiens sont largués mais c’était sans doute le but recherché, ils sont ainsi plus « manipulables ».
  • Les médecins plus « savants » participant aux essais cliniques ont l’illusion de faire de la recherche mais en réalité ils perdent leur temps à étudier selon un cérémonial pointilleux des produits que des études préliminaires ont montré sans intérêt.
  • L’industrie pharmaceutique a compris depuis longtemps qu’il est plus rentable de commercialiser des médicaments sans intérêt plutôt que de s’évertuer à trouver des médicaments qui apportent véritablement un progrès pour les malades, tâche, il faut le reconnaître, difficile. Il s’établit ainsi une concurrence stérile mais très coûteuse entre laboratoires pour sortir de nouvelles spécialités sans intérêt pour le malade.

 

Ce gaspillage qui résulte de la connivence au plus haut niveau entre le pouvoir politique et l’industrie pharmaceutique n’est pas propre à la France, il existe à l’échelle européenne et internationale. Ce n’est pas une raison pour continuer à l’accepter. En France le pouvoir politique au lieu d’aborder le problème de front en freinant l’obtention des AMM, joue un double jeu, laisser faire du côté des AMM et rigueur de façade du coté de la HAS, rigueur qui permet le cas échéant de faire porter la responsabilité des ennuis qui surviennent par les médecins prescripteurs. Ce sont les ministres de la santé qui sont à l’origine de ce double jeu, de cette discordance au sein même de leurs services et c’est à eux d’y mettre fin. 

Je continue de prêcher dans le désert, voir ce texte et celui-ci , que les politiques commencent à balayer devant leur porte !

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