Truvada* est une association d’emtricitabine et de ténofovir, déjà commercialisée avec l’indication traitement (curatif) des infections à VIH-1.
La grande presse s’est fait l’écho de la possibilité d’utiliser Truvada* pour prévenir la transmission de l’infection à VIH du partenaire infecté, séropositif, au partenaire indemne, séronégatif, en traitant préventivement ce dernier. Il s’agit d’une indication préventive chez un sujet sain.
Un sujet séropositif traité efficacement a certainement, en absence de protection mécanique, moins de risques de transmettre la maladie mais ce risque n’est pas totalement supprimé. Considérer qu’un séropositif traité ou supposé correctement traité n’est pas contaminant paraît dans l’état actuel des choses faire courir un risque de dissémination de la maladie.
Traiter préventivement une personne non contaminée, séronégative, parce qu’elle a des rapports non protégés avec une personne connue comme contaminée, séropositive, est une autre affaire dans l’état actuel des choses. En effet Truvada*, comme les autres anti-VIH, a des effets indésirables nombreux et non anodins, présente diverses interactions médicamenteuses et peut induire des résistances alors que son utilisation ne garantit pas une protection certaine. De plus il s’agit d’un médicament couteux, 521 euros les 30 comprimés, pour 1 mois de traitement ; il est remboursé à 100 % par la S.S dans son indication actuelle curative. Dans le cas d’un couple, l’un traité curativement et l’autre préventivement, le coût des médicaments plus celui des consultations et des analyses biologiques sera lourd. Cette perspective de « prophylaxie pré-exposition, PrEP, » préconisée par des « comités d’experts » ne doit pas déplaire au laboratoire pharmaceutique qui commercialise Truvada*. Il serait bien surprenant que les comités d’experts ne subissent pas une « pression » de la part de l’industrie pharmaceutique pour lancer cette nouvelle indication bien prometteuse.
Si on veut consulter le RCP de Truvada*, inutile d’aller sur le site de l’ANSM qui remplace l’Afssaps, car l’Etat Français n’est pas capable de mettre en ligne le RCP de Truvada*, ni beaucoup d’autres d’ailleurs.
Pour en savoir plus, voir le Point d’information de l’ANSM et le rapport du groupe d’experts et Anti-VIH.
L’emtricitabine seule est commercialisée sous le nom de Emtriva* et le ténofovir sous le nom de Viread*.