En France, les ruptures de stocks de médicaments essentiels sont fréquentes, nécessitant de recourir à des produits de remplacement.
Il en est de même aux USA, un article du NEJM du 3 novembre 2011 intitulé « The shortage of essential chemotherapy drugs in the United States », indique que les ruptures de stocks d’anticancéreux essentiels sont fréquentes. Cet article commence ainsi « Pour la première fois aux Etats-Unis, quelques médicaments essentiels de chimiothérapie sont en rupture de stocks. La plupart sont des génériques… ».
Cette pénurie paradoxale de médicaments, essentiellement des génériques, est donc générale et apparaît liée aux modalités de mise sur le marché des génériques, c’est-à-dire de la législation correspondante mise en place par les pouvoirs politiques, je l’ai déjà maintes fois répété.
A cette pénurie de médicaments on peut comparer la pénurie de médecins, également paradoxale.
La pénurie actuelle de médecins a certainement plusieurs causes mais il est vraisemblable que le numerus clausus à l’entrée des études de médecine y a contribué. Dans ce cas, il faut s’interroger sur la validité des décisions politiques prises il y a un certain nombre d’années. Il serait utile de connaître les données qui ont conduit à l’établissement de ce nombre ainsi que la méthode utilisée pour la simulation des conséquences à long terme. Bien sûr, ceci ne corrigera nullement les conséquences des erreurs commises mais devrait permettre d’en commettre moins à l’avenir.
Ces deux exemples de pénurie font ressortir la responsabilité du pouvoir politique qui par ses décisions place les professionnels de santé et les malades dans des situations souvent inextricables.
Ce texte n’est pas dirigé contre les génériques ni contre la régulation du nombre des étudiants en médecine mais contre les décisions malencontreuses.