La prescription en DCI, Dénomination Commune Internationale, a le vent en poupe !
J’exclus de ce commentaire la prescription hospitalière où le malade reçoit des comprimés sans qu’il sache généralement de quoi il s’agit. Je considère seulement la prescription habituelle en libéral où le médecin rédige une ordonnance qu’il remet au malade, lequel va dans une pharmacie qui lui délivre les médicaments prescrits conditionnés sous forme de boîtes.
Le fait de prescrire en DCI plutôt qu’en nom de spécialité suppose que le médecin ait bien réfléchi à ce qu’il prescrit mais pour le malade, en dehors des génériques, le nom porté sur l’ordonnance ne correspondra pas à celui qui est écrit en grand sur la boite délivrée par le pharmacien. De plus, les présentations associant 2 ou plusieurs substances actives, même s’il s’agit de génériques, sont désignées par des noms commerciaux. Si bien que les malades auront 2 fois plus de noms à gérer et chez certains, ça peut faire beaucoup ! De plus, quand il existe deux ou plusieurs noms de spécialités pour une même molécule active (ce qui n’est pas exceptionnel), le médecin qui prescrit en DCI laisse le choix au pharmacien qui au gré des circonstances délivrera telle ou telle spécialité, certes identiques, mais portant des noms différents. Dans la mesure du possible, il est préférable que le nom écrit sur l’ordonnance et le nom écrit en grand sur la boîte soient le même, surtout pour les personnes âgées ayant de multiples médicaments.
Cette obligation de prescrire en DCI qui se dessine, et non la faculté de le faire ce qui est évidemment souhaitable, donne l’illusion d’échapper à la pression de l’industrie pharmaceutique alors que ça ne change pas grand-chose pour elle : au lieu d’intervenir auprès des médecins, elle interviendra auprès des pharmaciens, et peu importe si ça complique la vie des malades.
En réalité, il faut agir en amont de la prescription, au niveau des AMM, pour que la plupart ne soient plus accordées uniquement, je dis bien uniquement, pour satisfaire les desiderata de l’industrie pharmaceutique (qui applique les règles retenues par le pouvoir politique à son instigation!). Le bombardement incessant par de nouvelles « spécialités », pseudo-nouveautés et nouveautés sans intérêt, délivrées avec ou sans ordonnance, le tout joint à la grande pagaille des génériques, n’a qu’un seul effet : embrouiller malades et médecins pour les rendre facilement manipulables par l’industrie pharmaceutique. Quel intérêt pour le malade d’avoir une centaine de spécialités ou une centaine de génériques du même principe actif ? Le médecin est paumé et les laboratoires pharmaceutiques savent qu’il est plus rentable de promouvoir des leurres que de s’atteler à une recherche sérieuse.
La solution est d’avoir pour tout nouveau principe actif (non encore « génériquable ou généricable, quelle orthographe ? ») une seule spécialité, avec si nécessaire plusieurs présentations, pour les génériques d’en éliminer les 9 dixièmes et d’abaisser le prix du reste. A défaut d’un grand coup de balai immédiat, il faudrait au moins arrêter les dégâts. Tout ceci n’est pas une affaire d’experts, avec ou sans liens d’intérêt, de Commissions, de Haute Autorité ou de Basse Autorité, mais une simple affaire de bon sens, une affaire de citoyen.
C’est au Ministre de la Santé lui-même d’intervenir pour corriger les erreurs politiques accumulées au niveau national et européen.
Salut,
je vous partage le même avis concernant la prescription en DCI, mais je pense que c’est difficile à appliquer pour les médicaments contenant plusieurs associations ou aussi pour les DCI longues. le problème n’est pas forcément Référent/Générique mais c’est la différence entre ce qui est écrit sur ordonnance, même s’il est Générique, avec ce qui est servi par le pharmacien, même s’il est Princeps. surtout pour les personnes analphabètes.
l’idée de ne laisser qu’une seule spécialité pour un principe actif semble la bonne solution, mais est-ce qu’on peut avoir que des médicaments Référents, qui couvrent les besoin de tout le monde, avec un prix égal ou proche du celui du générique.
Bonjour, ne vouloir qu’une seule spécialité me semble illusoire. Je ne suis pas une « copine » des industriels mais cela porte atteinte à la libre concurrence. Il faudrait voir sur un plan économique pur ce que cela donnerait, si c’est jouable. Je ne suis en effet pas économiste. L’uniformité apporte une sécurité mais risquerait de tuer la créativité.