L’introduction des médicaments génériques sur le marché, telle qu’elle a été faite, je dis bien telle qu’elle a été faite, peut être considérée comme une erreur lourde de conséquences :
- elle a limité à environ 30 % la baisse des médicaments alors que cette baisse aurait pu être beaucoup plus importante dans la plupart des cas ;
- elle a été à l’origine de la création d’une nouvelle industrie pharmaceutique dite des génériqueurs, à but uniquement financier, sans aucune perspective de progrès thérapeutique;
- elle a désorganisé la production et la fourniture de médicaments, pléthore des présentations à large diffusion et rareté ou pénurie des présentations à usage restreint, avec ruptures incessantes de stocks…
- elle a nécessité d’importantes dépenses de mise en place.
La multiplicité des génériques montre clairement que le prix artificiellement imposé est beaucoup trop élevé. Pourquoi l’industrie pharmaceutique chercherait-elle à découvrir de nouveaux médicaments quand il est beaucoup plus facile de gagner de l’argent en copiant les vieux médicaments ?
C’est le pouvoir politique au plus haut niveau, à l’échelle nationale et internationale, à partir de considérations strictement financières, qui a accepté puis imposé la réglementation des génériques, au grand bénéfice de l’industrie pharmaceutique et pour une aumône accordée aux malades. Le pouvoir politique, par connivence avec l’industrie pharmaceutique ou par incompétence et en absence de vue à long terme, s’est laissé berner par l’industrie pharmaceutique, au détriment de l’intérêt général.
Quelle solution pour atténuer les méfaits de la situation actuelle ? C’est au Ministère de la Santé de corriger ses propres erreurs, peut-être en mettant les génériques à prix libre pour tenter de faire baisser leur prix et dissuader les financiers de continuer à se lancer dans la conquête de marchés juteux et ceci au frais du contribuable.
Voir aussi ce texte sur les génériques, texte sur la thyroxine.