La pholcodine est utilisée en thérapeutique comme antitussif.
Selon un Arrêté du 22 avril 2011, les médicaments antitussifs à base de pholcodine qui étaient jusqu’à présent en vente libre en pharmacie, ne seront désormais plus délivrés que sur ordonnance.
Voici la liste des médicaments utilisés comme antitussifs et contenant de la pholcodine.
La décision de mettre la pholcodine sur la liste des médicaments à prescription obligatoire a été prise en raison d’un risque de sensibilisation par la pholcodine aux curares : chez les personnes ayant pris de la pholcodine le risque de choc anaphylactique lors d’une administration ultérieure de certains curarisants serait augmenté.
Le risque de choc anaphylactique lors de l’utilisation des inhibiteurs de la transmission neuro-musculaire, appelés couramment curarisants, est bien connu, nous renvoyons sur deux articles d’auteurs français (Nancy), l’un de 2004, l’autre de 2008.
L’implication de la pholcodine dans les réactions allergiques graves lors de l’administration ultérieure de curarisants a été mise en avant par les mêmes auteurs, Florvaag et collaborateurs, mais n’a pas encore été clairement confirmée, sauf erreur de ma part, par des publications d’autres auteurs, notamment français. Il apparait donc difficile de savoir dans quelle mesure la pholcodine a été à l’origine des chocs observés avec les curarisants.
Quoiqu’il en soit, la décision de mettre la pholcodine sur liste 2, avec ordonnance, dégage la responsabilité du pouvoir politique, l’Afssaps, et engage celle des médecins qui n’ont strictement aucun moyen d’apprécier chez un patient donné le risque de choc anaphylactique lors d’une éventuelle intervention ultérieure avec curarisation. Si un choc anaphylactique mortel se déclenche lors de l’administration d’un curarisant chez un malade à qui un médecin aurait prescrit auparavant, sans l’avertir du danger éventuel (et s’il l’avertissait du danger, le malade demanderait autre chose) un médicament antitussif à base de pholcodine, il est vraisemblable que sa responsabilité soit envisagée et sa négligence à l’encontre des mises en garde des « Autorités » reprimandée.
L’intérêt du médecin est donc de ne pas prescrire un antitussif à base de pholcodine.