La plupart des cellules de l’organisme, lorsqu’elles sont envahies par des virus, notamment les virus à RNA, libèrent en présence de facteurs de croissance, des interférons α et ß qui sont des polypeptides d’environ 160 acides aminés.
On distingue deux types d’interférons ou IFN :
- de type I : IFN-a et IFN-ß sécrétés par diverses cellules de l’organisme, notamment par les macrophages pour interféron α, et les fibroblastes pour l’interféron ß.
- de type II ou Interféron g, IFN-g, sécrété par les cellules T activées et les cellules NK.
Interféron de type I
Les interférons de type I, α et ß, ont une activité antivirale. Ils protègent les cellules contre les infections virales en induisant la synthèse de diverses protéines, notamment des enzymes qui inhibent la replication virale.
Ils inhibent la prolifération cellulaire normale et tumorale en inhibant la replication du DNA.
Ils stimulent l’activité des macrophages et des cellules NK et augmentent l’expression des antigènes MHC de classe I.
Interféron alpha
L’interféron α, obtenu par génie génétique, est utilisé comme antinéoplasique et comme antiviral :
- Antinéoplasique : traitement de la leucémie à tricholeucocytes de la leucémie myéloïde chronique, du mélanome malin disséminé, du sarcome de Kaposi, du cancer du rein métastatique.
- Antiviral : traitement de l’hépatite B chronique active de l’adulte et de l’hépatite C chronique active.
Interféron α 2a pégylé PEGASYS* Interféron α 2b pégylé VIRAFERONPEG* Interféron alfacon-1I INFERGEN*
Parmi les effets indésirables de l’interféron α, on peut signaler : syndrome pseudogrippal très fréquent; troubles neuropsychiatriques divers : somnolence, convulsions, syndrome dépressif, troubles psychotiques, troubles du rythme cardiaque, dysthyroïdies, leucopénies.
Remarque : L’imiquimod est un médicament dont le mécanisme d’action est mal connu. Il induit la biosynthèse d’interféron a et d’autres cytokines, ce qui explique au moins partiellement son effet antiviral. Il est utilisé sous forme de crème à 5% dans le traitement des verrues anogénitales.
Interféron bêta
L’interféron bêta-1b est un analogue de l’interféron ß humain qui a donné des résultats intéressants dans le traitement de la sclérose en plaques où il réduit la fréquence des crises mais sans modifier, semble-t-il, l’évolution de la maladie à long terme. L’interféron ß pourrait bloquer la synthèse d’interféron g qui participe au déclenchement des poussées de sclérose en plaques. L’interféron bêta-1b et bêta-1a s’administrent par voie intramusculaire soit tous les deux jours soit une seule fois par semaine.
Parmi les effets indésirables de l’interféron bêta il faut souligner les troubles dépressifs avec tendances suicidaires.
Interféron de type II ou gamma
L’interféron g ou de type II est aussi appelé interféron immunitaire car il est sécrété par les lymphocytes T de type CD4+, par les lymphocytes T de type CD8+ et les cellules NK. Sa sécrétion est stimulée par l’interleukine 18 aussi appelée IGIF (interferon-gamma inducing factor).
L’interféron g agit en se fixant sur des récepteurs spécifiques membranaires qui activent la synthèse de diverses protéines responsables de ses effets :
- Il protège les cellules contre les infections virales.
- Il stimule l’activité phagocytaire des macrophages, leur permettant de tuer les cellules tumorales.
- Il stimule la maturation des lymphocytes T et B et augmente la production d’anticorps.
- Il augmente l’expression des molécules HLA de classe I et II par les macrophages.
- Il active les neutrophiles et les cellules NK.
- Il active les cellules endothéliales et augmente leur capacité de fixation des lymphocytes.
L’interféron g est prescrit pour réduire la fréquence et la gravité des infections chez les patients ayant une granulomatose septique chronique. Associé à une faible dose de prednisolone, l’interféron g -1 b a amélioré l’état de malades atteints de fibrose pulmonaire idiopathique.
Les effets secondaires sont dose-dépendants. On observe fréquemment de la fièvre, des céphalées, des frissons, des myalgies mais des effets indésirables plus graves, troubles du rythme cardiaque, troubles neuropsychiatriques, confusions, hallucinations, sont possibles.
