Le Lancet du 14 aout 2010 a publié une mise au point à partir des données de la littérature (106 références bibliographiques citées) concernant les effets cardiovasculaires des acides gras oméga-3, acide eicosapentaénoïque, EPA, et acide docosahexaénoïque, DHA. Les acides oméga-3 sont considérés comme ayant des effets bénéfiques et leur utilisation recommandée sous forme d’apport alimentaire (poissons par exemple) ou supplémentation. Selon cette revue bibliographique, les bienfaits des acides oméga-3 apparaissent assez modestes : à côté d’études montrant des effets très favorables, d’autres n’ont pas obtenu de résultats probants, notamment en ce qui concerne, les troubles du rythme cardiaque et la mort subite.
Le NEJM a publié « on line first » en aout 2010 les résultats d’une étude clinique comparant chez des personnes de 60 à 80 ans, ayant comme antécédent un infarctus du myocarde, les effets d’un apport d’acides gras oméga-3 pendant 40 mois, selon les 4 modalités suivantes : − 400 mg d’EPA plus DHA, − 2 g d’acide alpha-linolénique, ALA , − 3 acides gras précédents, EPA, DHA et ALA, − une margarine standard prise comme référence. La supplémentation en EPA + DHA ou en ALA n’a pas modifié d’une manière statistiquement significative la survenue d’événements cardiovasculaires ni la mortalité globale de ces malades ayant eu un infarctus du myocarde et par ailleurs pour la plupart traités par antihypertenseurs, statines et anticoagulants. Selon cette étude, la supplémentation en acides gras oméga-3 EPA et DHA ou aussi en ALA ne semble pas beaucoup apporter à des personnes déjà traitées d’une manière conventionnelle.
Ces résultats discordants ou même contradictoires appellent les remarques suivantes : − les « doses » d’acides gras utilisées en supplémentation diffèrent selon les essais, − l’apport alimentaire est variable et difficile à quantifier, − les habitudes alimentaires d’une population sont difficiles à quantifier et de plus elles évoluent, influencées par les conseils diététiques publicitaires, − parallèlement le recours à des médicaments susceptibles de réduire les risques cardiovasculaires s’étend.