Nous avons déjà parlé à plusieurs reprises de la rosiglitazone dans Pharmacorama.
La Commission de la Transparence a émis sur la rosiglitazone, Avandia*.des avis successifs, SMR et ASMR, un peu opaques, perdus dans le détail des études analysées. Actuellement, la rosiglitazone, Avandia* est remboursée à 35 % alors que la pioglitazone, Actos*, l’est à 65 % ; que faut-il en conclure ? Qu’il est préférable de prescrire Avandia* pour soulager la Sécurité Sociale ou Actos* parce qu’il aurait un meilleur rapport bénéfices/inconvénients pour le malade ?
Clifford J. Rosen a fait dans le NEJM du 21 juillet 2010, un rappel de l’historique de la rosiglitazone, vu essentiellement du côté de la FDA, avec notamment les résultats du vote de juillet 2010. Il termine par 3 propositions concernant la rosiglitazone : prescription avec consentement éclairé du malade ( ?), usage compassionnel ( ?), retrait du commerce (les points d’interrogations sont de moi).
Parallèlement, le Lancet du 10 juillet 2010 publie les résultats de l’étude CANOE comparant les effets de l’association rosiglitazone 2 mg plus metformine 500 mg, 2 fois par jour, à ceux d’un placebo. Montrer la supériorité sur un placebo de l’association de 2 produits, l’un contesté, la rosiglitazone, l’autre reconnu actif, la metformine, est d’une logique déconcertante. Il s’agit en fait d’une technique aujourd’hui en vogue qui consiste à associer à un médicament récent, qui n’a pas fait la preuve de son efficacité sur des critères cliniques solides et n’est pas dépourvu d’effets indésirables, un médicament reconnu efficace et largement utilisé, pour en faire une nouvelle « spécialité » originale et coûteuse. Et si le CANOE finissait par couler…