La lévothyroxine est un médicament très actif agissant à faible dose et dont la biodisponibilité peut être modifiée par divers facteurs. La posologie permettant d’obtenir un état d’équilibre stable est strictement personnelle et nécessite une adaptation par approches successives.
Sur le plan pharmaceutique, il est plus difficile d’obtenir avec justesse et reproductibilité sur le long terme un comprimé à 25 microgrammes de principe actif qu’un comprimé à 250 mg et, par ailleurs, une faible variation de la posologie d’un produit très actif a plus de conséquences que celle d’un produit peu actif.
L’Afssaps recommande en cas de suspicion d’un déséquilibre thyroïdien survenant à la suite du passage de la spécialité de référence, Lévothyrox*, vers une spécialité générique, Lévothyroxine sodique, ou du passage d’une spécialité générique vers la spécialité de référence ou encore du passage d’une spécialité générique vers une autre spécialité générique, de recourir à un contrôle biologique, un dosage de TSH. Voir document 1 et document 2.
Livrons-nous à des calculs mathématiques savants, en prenant comme exemple le traitement par un comprimé à 100 microgrammes par jour : une boîte 28 comprimés de Levothyrox* vaut 2,58 €, le générique correspondant 2,17 € soit une différence de 0,41 € et sur une année, 13 boîtes, 5,33 €. Un dosage de TSH à B 45 plus ponction veineuse et destruction de l’échantillon coute plus de 15 € (sans compter la consultation du médecin prescripteur, ni le recours à un éventuel bilan plus complet, TSH, T3 et T4 qui dépasse 30 €).
Je n’ai aucune idée du surnombre de dosages de TSH qui sera induit par l’introduction du générique mais le gain financier théorique calculé devra être minoré des dépenses supplémentaires liées à cette introduction et le gain réel sera probablement modeste, tout en créant une gêne chez les malades!
Ces problèmes liés à l’introduction du générique Lévothyroxine sodique étaient assez prévisibles.
Pour en savoir plus sur les hormones thyroïdiennes, voir ici.