Des auteurs australiens, dans un article paru dans le JAMA du 12 mai 2010, montre que chez des femmes âgées de plus de 70 ans l’administration une dose de charge de 500 000 unités internationales, UI, de vitamine D sous forme de cholécalciférol une fois l’an versus placebo augmente le risque de chutes et le risque de fractures d’environ 25 %, ce risque étant plus élevé dans les 3 mois qui suivent la prise de cholécalciférol.
Il est vraisemblable que ces doses extrêmement élevées perturbent le métabolisme et les effets de la vitamine D et sont donc à déconseiller. Comme il est suggéré dans un éditorial la prise de vitamine D devrait se faire à doses adaptées tous les jours, ou une fois par semaine ou même une fois par mois. En clair, les doses annuelles de 500 000 et 600 000 UI sont à proscrire !
Sur un plan pratique, parmi les présentations pharmaceutiques dont on dispose en France, on peut citer
- le cholécalciférol (qui s’écrit aussi colécalciférol) : Uvédose*, 100 000 UI par ampoule buvable, Zymad* ampoules buvables à 80 000 et 200 000 UI, et gouttes à 300 UI par goutte (100 000 UI par flacon).
- L’ergocalciférol, Stérogyl*, ampoule buvable et injectable à 600 000 UI et gouttes à 400 UI par goutte (40 000 UI par flacon).
Les doses de charge généralement préconisées étaient de 50 000 à 100 000 UI par prise à des intervalles allant de 1 semaine à 1, 2 ou 3 mois.
Pour le moment, la leçon en matière de vitamine D est d’éviter les doses de charge trop massives qui défient les régulations physiologiques. Ce qui est vrai chez les femmes de plus de 70 ans l’est sans doute aussi chez l’enfant.
Pour en savoir plus, voir vitamine D.
Par ailleurs, une étude parue dans Archives of Internal Medicine du 10 mai 2010 a montré que l’utilisation de 2000 UI de cholécalciférol par jour au lieu de 800 ne réduisait pas la fréquence des chutes mais réduisait la fréquence des réadmissions à l’hôpital de malades de plus de 65 ans ayant eu une fracture de hanche et déficitaires en vitamine D (au contraire de la physiothérapie qui réduit la fréquence des chutes sans réduire la fréquence des réadmissions).
Tout d’abord : bonjour !
vous ne citez pas le DEDROGYL (calcifédiol…) que j’utilise à 95 % pour supplémenter les carences (très fréquentes) en vitamine D : pourquoi ?
La raison pour laquelle je cite la vitamine D2 et surtout D3, le cholécalciférol, est que les grandes études internationales sont faites avec ces 2 formes, posologie exprimée en unité internationale, et que les données concernant le calcifédiol, Dédrogyl* sont plus limitées. Bien sûr, le recours au Dédrogyl*, qui correspond à la vitamine D3 hydroxylée, voir vitamine D dans Pharmacorama, est logique mais on admet qu’il y a rarement de déficit de bioconversion de D3 en calcifédiol au niveau hépatique.
Merci pour votre intervention.
https://www.pharmacorama.com/pharmacologie/hormones-cytokinesantigenes-anticorps/calcitonine-parathormone-vitamine-d-osteoprotegerine/vitamine-d/