Le médicament actuellement utilisé comme potentialisateur pharmacocinétique, essentiellement en association avec d’autres médicaments anti-VIH, est le ritonavir, Norvir*. Le ritonavir a été une des premières antiprotéases qui a en outre un puissant effet inhibiteur des cytochromes CYP3A, ce qui a comme conséquence de modifier le métabolisme de divers autres médicaments, le plus souvent en ralentissant leur inactivation, c’est-à-dire en renforçant leurs effets. Sur le plan pharmacodynamique le ritonavir est donc une antiprotéase anti-VIH et sur le plan pharmacocinétique un inhibiteur du CYP3A.
Le GS-9350, molécule en cours d’étude, est un inhibiteur spécifique du CYP3A, apparemment dépourvu d’effets pharmacodynamiques bénéfiques ou indésirables. Le seul effet du GS-9350 serait donc de type pharmacocinétique, c’est un potentalisateur pharmacocinétique pur, appelée en anglais « PK (pour pharmacokinetics) enhancer ou booster ». Un article paru dans Clinical Pharmacology and Therapeutics de mars 2010 résume les propriétés du GS-9350 et montre, comme exemple, ses effets sur les concentrations de midazolam qui sont considérablement augmentées.
Deux remarques générales à ce sujet :
- il est sans doute difficile de trouver une molécule totalement dépourvue d’effets pharmacodynamiques bénéfiques et surtout indésirables,
- le nombre de médicaments métabolisés par le CYP3A est très grand et le risque d’interactions de type pharmacocinétique non recherchées élevé.