Le dutastéride est un inhibiteur de la 5-alpha réductase de type 1 et 2, commercialisé en France sous le nom d’Avodart* dans l’indication traitement des symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate, voir inhibiteurs de la 5-alpha réductase.
Un article, paru dans le NEJM du 1er avril 2010, étudie comparativement au placebo l’influence de la prise de 0,5 mg par jour de dutastéride sur l’incidence des cancers de la prostate chez des hommes âgés de 50 à 75 ans. Globalement, sur une période de quatre ans, le dutastéride a réduit la fréquence des cancers de la prostate d’environ 20 % tout en réduisant les manifestations de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Toutefois, si l’on différencie les cancers selon leur gravité, score de Gleason, le dutastéride ne réduit pas l’incidence des cancers de gravité moyenne et augmente l’incidence des cancers de gravité élevée (score de Gleason compris entre 8 et 10). Par ailleurs, la mortalité toutes causes confondues a été identique dans le groupe placebo et le groupe dutastéride (aucun décès n’étant directement dû au cancer de la prostate).
Les auteurs de l’article concluent à l’effet protecteur du dutastéride vis-à-vis du cancer de la prostate mais l’auteur de l’éditorial qui accompagne cet article est plus que réticent à l’utilisation du dutastéride dans cette indication : il considère que le dutastéride ne fait que masquer le développement des cancers graves et donne une fausse sécurité en abaissant le taux de PSA.