Nous avons déjà parlé à plusieurs reprises de l’effet placebo dans Pharmacorama.
Le Lancet du 20 février 2010 a publié une mise au point sur l’effet placebo, nous nous y reportons pour souligner quelques points particuliers.
Le placebo est par définition une substance inerte ou encore un procédé inerte qui paradoxalement a des effets bénéfiques, placebo, ou des effets indésirables, nocebo. La substance inerte à qui on donne toutes les apparences (comprimés, gélules…) de la substance supposée active est l’exemple même du placebo. L’acupuncture est un exemple où il est possible de recourir à une simulation supposée inerte : si l’on admet que ce sont les aiguilles placées en des points particuliers qui assurent l’effet thérapeutique, il est possible de faire semblant de placer les aiguilles ou de les placer en dehors des points convenus, c’est-à-dire recourir à un procédé supposé inerte, voir ici.
Les substances et les procédés supposés inertes ont des effets pychobiologiques qui dépendent notamment de l’attente (amélioration, détente…) de la personne à qui ils sont appliqués, et de son conditionnement (expériences un peu similaires dans le passé). Le fait que certains effets placebo puissent être supprimés par l’administration de naloxone, antagoniste des enképhalines, témoigne de l’intervention de processus biologiques. L’effet placebo dépend du contexte dans lequel il se déroule et du fait que l’intervenant, le médecin, croit lui-même ou non à l’efficacité de son intervention : un médicament homéopathique a plus de chances d’être efficace lorsqu’il est prescrit par un homéopathe.
Les auteurs de l’article soulèvent des problèmes éthiques : un médecin peut-il prescrire un médicament qu’il considère comme inerte en laissant croire au patient qu’il est efficace ? Est-ce une tromperie qui, si elle se répète, peut conduire à une perte de confiance du malade ?