Un article paru online dans le Lancet, février 2010, compare l’efficacité de l’association bénazépril plus amlodipine et l’association bénazépril plus hydrochlorothiazide sur la progression de l’insuffisance rénale chronique et conclut à la supériorité de l’association bénazépril plus amlodipine.
L’éditorial qui accompagne cet article met partiellement en doute la conclusion des auteurs.
Pour ma part, j’ai été agacé en voyant que les auteurs de l’article avaient introduit la mortalité toutes causes confondues dans un critère composite avec la progression de l’insuffisance rénale. La mortalité, par cause spécifique ou toutes causes confondues, est un paramètre unique qui ne doit pas être introduit dans un critère composite. Même si en additionnant des paramètres disparates dans un critère composite, on obtient des résultats statistiquement significatifs, leur signification, au regard du bon sens, reste insignifiante.
Je renvoie à un commentaire paru dans le JAMA 20 janvier 2010 à propos des critères composites (composites end points) qui souligne que les paramètres entrant dans un critère composite doivent avoir une importance similaire (la mort n’a pas la même importance que l’insuffisance rénale, même si cette dernière y conduit), une fréquence à peu près similaire et être supposé répondre de manière similaire au traitement testé.